L’école secondaire francophone belge s'apprête à fermer
L’école secondaire francophone belge s'apprête à fermer
De notre correspondant, Max Hellef (Bruxelles) - Depuis des semaines, politiques et thérapeutes opposaient à la fatigue des directeurs d’école et des enseignants la nécessité de maintenir les enfants en classe. Il y avait en quelque sorte beaucoup plus à perdre en termes de développement personnel et d'instruction qu'à gagner au plan de la lutte contre le covid.
Ce raisonnement s'est partiellement écroulé dimanche soir avec le reconfinement annoncé de 360.000 élèves de l'enseignement belge francophone secondaire. Les adolescents de 12 à 18 ans devront rester chez eux à partir de ce mercredi 28 octobre et suivre les cours à distance pendant trois jours. A priori, l'école reprendra le 12 novembre, après les vacances (allongées) de Toussaint.
C'est un échec pour les autorités francophones qui, vendredi midi encore, avaient opté pour le «code orange» et maintenu les classes ouvertes. «L'enseignement obligatoire restait sur cette ligne sacrée: l'école sera la dernière à fermer. La ligne a tenu le temps du week-end…», écrit Le Soir.
Cette volte-face doit à un rapport d'experts concluant que «la situation épidémiologique actuelle entraîne une circulation virale si élevée dans la société que même des mesures préventives puissantes sont devenues insuffisantes pour empêcher le virus de passer les murs de l’école.» L'absentéisme des enseignants et des élèves qui en découle «empêche de fonctionner normalement en toute sécurité», peut-on y lire… «La tendance que nous observons est certainement alarmante.»
Réduire les admissions à l'hôpital
Cette étude a décidé la Flandre à prolonger à son tour le congé de Toussaint jusqu'au 11 novembre. Les francophones poussent un cran plus loin en faisant basculer dès mercredi leur enseignement secondaire en distanciel. Profitant des vacances de Toussaint qui suivent, ils espèrent que la pandémie s'arrêtera dans les écoles désertées ainsi pendant deux semaines. Quinze jours de fermeture sont censés y stopper le virus.
Vendredi, c'est tout l'enseignement supérieur francophone qui était passé au distanciel. Les cours en auditoire sont désormais interdits. Seuls les travaux pratiques, les labos et les stages demeurent autorisés. Pour le reste, hautes écoles et universités devront professer par écrans interposés.
Ces décisions sont portées par l'alarmisme qui s'est emparé du sud de la Belgique depuis 48 heures. La semaine qui vient est présentée comme celle de tous les dangers: ou les nouvelles mesures sanitaires édictées par le politique vendredi et samedi «aplatissent» la courbe des admissions en hôpital… ou c'est tout le système hospitalier belge qui risque d'être saturé d'ici huit à dix jours. Il faudra alors ouvrir de nouveau davantage de lits covid au détriment d'autres pathologies. «Et une fois que ces lits seront eux-mêmes occupés, il ne restera plus qu'à mettre les malades sur un parking», s'énerve un médecin. Dans un communiqué, Olivier Schmitz, le gouverneur de la province de Luxembourg, qualifie la situation de «grave, très grave».
Ce piètre tableau est assombri plus encore par la pénurie de main-d'œuvre qui touche depuis des années le monde infirmier. L'absentéisme y est aggravé par la crise du covid. Marqué par la première vague de la pandémie, épuisé, le personnel hospitalier se dit désespéré face à l'ampleur de la tâche qui l'attend. Le ministre-président wallon Elio Di Rupo appelle toutes les bonnes volontés à venir prêter main-forte. Aides-sanitaires, infirmiers à domicile ou encore éducateurs sont appelés à la rescousse.
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