L'Allemagne contrôle les passages aux frontières
L'Allemagne contrôle les passages aux frontières
Depuis mardi, l'institut allemand Robert Koch, responsable du contrôle et de la lutte contre les maladies au plan fédéral, a classé le Grand Est dans les zones à risques. Mais depuis jeudi, ce choix s'est traduit directement aux frontières où des policiers fédéraux, masqués et gantés, stoppent les automobilistes français souhaitant entrer sur le territoire voisin. De quoi provoquer bouchons, agacements et crainte d'un prochain blocage des passages entre les deux pays.
En Alsace principalement mais aussi en Moselle-Est, ces contrôles ont surpris les navetteurs tricolores. Ils sont 40.000 à ainsi passer quotidiennement de France vers l'Allemagne pour aller travailler. Et même la préfète de la région Grand Est a été surprise par ces contrôles. «La méthode est un peu étonnante. Le virus circule et ne connaît pas les frontières. Cette mesure n'a pas été prise en concertation», regrette-t-elle.
Selon le code Schengen, la liberté de circulation des personnes entre Etats membres de la zone Schengen est un principe fondamental. Mais chaque pays est légitime à organiser des contrôles à ses frontières.
Pour l'heure, côté luxembourgeois, toutes les déclarations officielles plaident pour le maintien de l'ouverture des barrières entre le Grand-Duché et ses voisins belges, allemands ou français. Il en va du passage de quelque 201.000 frontaliers. La fermeture? «Si on le fait, on pourra aussi fermer nos hôpitaux», a d'ailleurs rappelé ces derniers jours Xavier Bettel rappelant le caractère essentiel des frontaliers dans l'activité du pays.
Peu avant que le Premier ministre n'annonce les nouvelles mesures prises face à l'épidémie de covid-19, des points de barrage filtrants étaient en place aux postes-frontières de Remich, Echternach et Wasserbillig. Là aussi, les automobilistes ont été interrogés par les policiers sur leur état de santé, leurs déplacements passés, voire une prise de température. Mais le dispositif concerne désormais également les passagers des trains à destination de la gare de Tréves.
Les autorités allemandes ont confirmé leur intention de maintenir ces inspections entre les départements français de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin (fortement impactés par le covid-19) et les régions de Sarre, Rhénanie-Palatinat et Bade-Wurtemberg.
