Di Rupo ferme la porte aux «zones franches»
Di Rupo ferme la porte aux «zones franches»
(ER) - Dans un entretien accordé à nos confrères de La Meuse pour aborder la Grande Région, dont il est le ministre depuis le mois de février, Elio Di Rupo a notamment évoqué les limites montrées par cette coopération entre la Belgique, la France, l'Allemagne et le Luxembourg durant la pandémie.
«La fermeture des frontières a montré la fragilité de l'Europe. On avait oublié l'existence de celle-ci. J'ai beaucoup insisté pour que les gens puissent retourner faire leurs courses et surtout voir leur famille. La concertation était facile avec le Luxembourg, c'était par contre beaucoup plus compliqué avec les Français qui se montraient très restrictifs», a reconnu le Ministre-Président wallon.
Au cours de l'entretien, le télétravail et les soucis de mobilité ont été abordés. Si le Montois s'est dit favorable au travail à domicile, après l'expérience vécue durant la pandémie, il a insisté aussi sur l'importance de «chercher une solution structurelle et stable dans le temps sur la manière de fiscaliser le travail». Pour rappel, les frontaliers belges ne peuvent pas travailler plus de 24 jours hors du Grand-Duché sinon, ils passent sous le régime fiscal belge.
L'ancien Premier ministre a tout même évoqué l'idée de «pouvoir généraliser le télétravail 2-3 jours par mois» avant d'annoncer qu'il allait prendre contact avec le département des affaires sociales pour engager des discussions.
La ligne Bruxelles-Luxembourg vieillissante
Quant à la mobilité, autre thématique importante qui touche plus de 47.000 frontaliers venant de Belgique, Elio Di Rupo estime que la bande de covoiturage sur la E411 «doit continuer de l'autre côté de la frontière».
Si les automobilistes souffrent du trafic, les habitués du rail ne sont pas mieux lotis. Le n°1 wallon a reconnu que les chemins de fer belges présentaient quelques faiblesses: «La ligne Bruxelles-Arlon-Luxembourg a besoin de travaux. Ceux-ci coûtent malheureusement une fortune.»
S'il n'a pas été en mesure de donner quelques pistes de réflexion pour solutionner ce problème, l'ancien bourgmestre de Mons a été plus clair à propos des zones franches. «Un système impossible à mettre en place», reconnaît-il. «Si certaines communes reçoivent des avantages, on va déplacer le problème dans nos frontières.»
Enfin, si la dernière consultation de l'Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies concernant l'enfouissement des déchets nucléaires en province de Luxembourg, a suscité de nombreuses réactions au Grand-Duché, Elio Di Rupo a reconnu que «les échanges pourraient être améliorés», il attend d'ailleurs une séance «physique» avec ses collègues de la Grande Région.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
