Des lignes de train pourraient fermer sans aide de l'Etat
Des lignes de train pourraient fermer sans aide de l'Etat
(BaL avec AFP) - Et si, au lieu de s'inquiéter des grèves, les usagers venaient à s'inquiéter de l'avenir pur et simple de leur ligne ferroviaire? C'est en tout cas une menace qui peut vite s'installer dans les esprits, suite aux récentes déclarations de Jean Rotter (LR), président de la région Grand Est.
Avant la session du Conseil régional, prévue jeudi 20 octobre à Strasbourg, l'élu a déclaré à plusieurs journalistes que certaines régions pourraient se retrouver forcées à fermer des lignes. «À partir de 2024, c'est 8 % de droit de péage supplémentaire qui va s’exercer sur les régions», a averti Jean Rottner.
«Là, on dit stop, on ne peut pas», a poursuivi l'élu, soulignant qu'il n'était pas le seul président de région à s'inquiéter de l'avenir de certaines liaisons ferroviaires. Pour lui, l'État doit intervenir pour sauver ces dernières de la flambée des coûts de l'énergie. «Beaucoup de présidents de région sont en train de dire que si à un moment donné il n’y a pas une forme de remise en cause du système (…), on va à notre perte, c’est-à-dire qu’on va fermer les lignes, clairement», a insisté Jean Rottner.
Reprise des paiements en 2023
Clément Beaune, le ministre des Transports, a fait savoir le mois dernier que l'Etat n'envisageait, a priori, pas d'aide supplémentaire pour les régions. Ces collectivités territoriales se sont engagées, par contrat, à couvrir la hausse des prix de l'énergie pour les transports publics qu'elles organisent, à l'instar des TER, a notamment souligné l'homme d'Etat.
Mais la facture risque rapidement de chiffrer. Le surcoût de l'électricité a été estimé le mois dernier par Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros pour 2023. Dans ce montant global, environ la moitié pèserait sur les trains régionaux. Pourtant, la Première ministre, Elisabeth Borne, avait exigé lorsqu'elle était ministre des Transports en 2018, que SNCF Réseau, le gestionnaire des voies ferrées françaises, revienne à une génération de trésorerie positive dès 2024.
Par ailleurs, le président de la région Grand Est a annoncé qu'il reprendrait les paiements interrompus à la SNCF dès le début de l'année 2023. Ces derniers avaient été suspendus en avril dernier en raison de la qualité du service, jugée insuffisante par Jean Rottner, qui pointait du doigt des dysfonctionnements. «Il y a un certain nombre d'améliorations qui se sont faites» depuis, a déclaré l'élu. Pour rappel, la collectivité territoriale verse chaque année 445 millions d'euros à la SNCF pour la gestion du réseau TER.
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