Couvre-feu sur le Luxembourg belge
Couvre-feu sur le Luxembourg belge
De notre correspondant, Max Hellef (Bruxelles) - Ce mercredi, entre 1 heure et six heures du matin, il sera interdit de circuler dans la province belge de Luxembourg. Il en ira de même en Brabant wallon, la province située au sud de Bruxelles. Cette mesure sera d'application pendant deux semaines, et sera renouvelable.
Telle est la décision qu'ont prise lundi en soirée les gouverneurs des deux provinces dans le cadre de la lutte contre le covid-19. Seuls restent autorisés les déplacements essentiels justifiés par des raisons de santé humaine et animale, par le travail, les stages ou encore la nécessité de voyager de nuit pour se rendre à l'étranger.
La situation pandémique que connaissent ces provinces est à l'origine de ce couvre-feu. «Les rapports reçus ce matin ont malheureusement confirmé la tendance à l’aggravation des indicateurs épidémiologiques», indiquait lundi soir Olivier Schmitz, le gouverneur de la province de Luxembourg, par voie de communiqué. «Le taux d’incidence pour notre province est aujourd'hui de 461 cas par 100.000 habitants (36 communes sur 44 dépassent le taux d'incidence de 250). La province de Luxembourg a également le taux de reproduction le plus important de Belgique (1,912). Le nombre de cas confirmés a connu entre la semaine du 25 septembre au 1er octobre et la semaine du 2 au 8 octobre une augmentation de 172%.»
C'est toutefois le Brabant wallon qui a d'emblée mis une pression maximale pour imposer le couvre-feu. Gilles Mahieu, le gouverneur de cette province densément peuplée qui accueille la ville estudiantine de Louvain-la-Neuve, a ferraillé longuement pour enlever la décision. A ce jour, seule la province de Luxembourg a choisi d'en faire de même, mais il n'est pas impossible que le reste de la Wallonie suive en tout ou en partie dès mercredi. Une réunion doit se tenir à Namur qui pourrait élargir la mesure.
«Nous sommes aujourd'hui la province la plus touchée de Wallonie, avec un taux d’incidence de 623/100.000 habitants et un taux de positivité de 15% (contre 1,5% il y a un mois), explique Gilles Mahieu. Seule note positive, le taux de reproduction se maintient à 1,7.» Le gouverneur se refuse toutefois de pointer les jeunes, volontiers rendus responsables de la propagation de l'épidémie en raison de comportements festifs et grégaires: «Pas question pour nous de cibler une catégorie plutôt qu'une autre. La mesure que l'on a prise ne vise donc pas seulement les étudiants de Louvain-la-Neuve, comme d'aucuns pourraient le croire. Ce serait réducteur car on doit constater un travail remarquable réalisé par les cercles.»
Il reste qu'avec 600 étudiants positifs (sur 21.500), Louvain-la-Neuve fait grise mine, au grand dam des autorités académiques qui n'ont cessé de prôner un retour à la vie normale. «Nous avons beaucoup fait pour sensibiliser les étudiants aux conséquences de leur comportement, et pourtant cela n'aide pas», s'est désespéré le vice-recteur Philippe Hiligsmann sur la chaîne publique flamande VRT.
Le Brabant wallon a également décidé d'interdire la consommation d'alcool dans l'espace public. Boire et manger sur les marchés et les brocantes est prohibé. Les buvettes des clubs sportifs sont privées d'alcool et doivent fermer 30 minutes après la dernière activité sportive.
Olivier Schmitz, le gouverneur du Luxembourg, désigne lui aussi les comportements festifs qui nuisent au respect des gestes barrières. Il prévient: «Il nous faut adapter nos comportements, sans quoi un reconfinement sera inévitable. Et cela, nous voulons à tout prix l'éviter.»
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