Chambley reste toujours paré au décollage
Chambley reste toujours paré au décollage
«Je me revois à la 1ère édition. Cela se déroulait sur le terrain de l'actuel aéroport de Metz-Nancy Lorraine, mais on y arrivait alors par des chemins. C'était poussiéreux; il n'y avait pas d'infrastructure.» Trois décennies plus tard, Claude Sauber reste fidèle au Mondial Air Ballons. Et pour le rendez-vous 2019, le pilote de montgolfière luxembourgeois promet d'apporter sa toile et sa nacelle, mais à Chambley désormais.
Depuis les premiers décollages, déjà orchestrés par Philippe Buron-Pilâtre, il n'y a pas que la localisation de l'événement qui a changé. Au fil du temps, la manifestation a grandi. Au point de devenir la «plus grande concentration de ballons du monde», dépassant son historique aînée d'Albuquerque.
Record à battre
Il y a deux ans, sur la piste de l'ancienne base aérienne, pas moins de 456 montgolfières ont aussi battu le record de décollage en ligne. Un spectacle éblouissant que garde précisément à l'esprit Claude Sauber. «Même avec l'expérience, tu n'es pas forcément décontracté à l'heure du briefing et de l'envol. Tu te sens petit au milieu d'autant d'engins. Mais une fois en l'air, tu te retrouves acteur et spectateur d'un spectacle unique.» Le bleu du ciel se trouve constellé de ballons multicolores alors que le soleil pointe tout juste.
Si tout va bien, la «Grande ligne» se reformera au milieu des 205 hectares du site dimanche 28 juillet, au petit matin. On verra s'il y a du record dans l'air ce jour-là.
Du 26 juillet au 4 août 2019, le Grand Est Mondial Air Ballons - son appellation désormais- va attirer à lui tout ce que la planète compte d'amateurs d'aérostation. Dans le lot, on comptera bien une vingtaine de pilotes du Grand-Duché venus jouer du brûleur au milieu de leurs homologues européens, américains et asiatiques.
«D'un coup, tu te sens en famille», confie celui qui a attrapé le virus des nacelles via son père. Un aîné qui, avec quatre amis, avait créé le premier club de montgolfière du Luxembourg en 1974 déjà. «C'était l'époque des premiers brûleurs à propane», se souvient-il avec nostalgie presque.
Ouvert au public, les dix jours de manifestations valent toujours le déplacement. Le matin vers 6h30 et le soir à 18h30, si la météo le permet, les spectateurs peuvent assister à l'envol des équipages qui s'en vont découvrir ce coin de Lorraine, juste à la croisée des départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse. En journée, tout un programme d'animations - gratuites- est mis en place pour distraire les quelque 360.000 visiteurs attendus.
«Il s'agit d'une réussite incroyable, applaudit Claude Sauber. Je vous laisse imaginer toute la ténacité qu'il faut pour monter pareille concentration. Il faut veiller au respect des réglementations de vol, à la sécurité des participants, à trouver les partenaires et les financements.» Une complexité qui ne vient pourtant en rien perturber la chaleur des retrouvailles. «C'est magique, unique», commente le passionné.
Libre comme l'air
Cette année, le pilote a «décidé d'y aller relax». Il prendra son ballon de 1.800 m3, une toile neutre sans sponsor, facile à manœuvrer et ira retrouver ses amis au sol et en l'air. «Mais l'on peut conseiller à tout le monde de venir à Chambley. C'est magique et unique», conclut-il prêt à remettre les gaz.
