Cette écotaxe alsacienne bien préoccupante
Cette écotaxe alsacienne bien préoccupante
Le feu vert a été donné par le Sénat, le 16 novembre. L'autoroute alsacienne A35 devrait être libre d'établir une écotaxe locale à partir de 2024. Un projet qui, avant d'être entériné, doit toutefois être validé par l'Assemblée nationale. Plébiscitée par les deux départements alsaciens, cette mesure vise à limiter le passage des camions sur cette portion gratuite du réseau autoroutier de l'est de la France.
Tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes seront concernés. En moyenne, plus de 13.000 camions empruntent quotidiennement cet itinéraire. Une fréquentation spectaculaire, dont est déjà en partie responsable l'écotaxe allemande créée en 2005. Elle engendre un report de trafic sur ''l'autoroute des cigognes'', le surnom de l'A35.
Et si maintenant, c'était au tour du Luxembourg et la Lorraine d'accueillir les transporteurs désireux de faire des économies de péage ? Déjà saturées, les autoroutes A3 et A31, pourraient être victimes d'un report de trafic. Un surplus craint au milieu des 90.000 à 110.000 véhicules circulant déjà sur cet axe nord-sud. Une route déjà bien engorgée par les navetteurs frontaliers et 15% de poids lourds.
Dans le doute, la majorité des sénateurs lorrains se sont unis lors de l'examen du texte au Sénat. Olivier Jacquin, Jean-Marc Todeschini (PS), Catherine Belrhiti (Les Républicains), ou encore Jean-Louis Masson (Rassemblement national) ont réclamé, eux aussi, la mise en place d'une écotaxe sur l'A31. Celle-ci devant être dissuasive pour les routiers. Leurs demandes n'ont cependant pas été retenues, malgré les arguments des parlementaires, estimant que les bas salaires des chauffeurs étrangers combinés au prix attractif des carburants au Luxembourg encourageraient les transporteurs à emprunter l'axe lorrain.
Le président du Grand Est, Jean Rottner (Les Républicains), s'est quant à lui positionné en faveur d'une écotaxe à l'échelle de l'ensemble de la région.
Si aucun chiffre officiel n'a encore été communiqué sur de probables reports de trafic, l'A3 luxembourgeoise pourrait donc elle aussi pâtir de la mise en place de cette écotaxe alsacienne. Contacté, le ministère de la Mobilité indique vouloir «étudier ce dossier en profondeur». L'administration dirigée par François Bausch (Déi Gréng) souhaite «observer les démarches entreprises dans le reste des pays européens avant de [se] prononcer».
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