Bastogne veut s'inspirer de Trèves pour y réhabiliter le train
Bastogne veut s'inspirer de Trèves pour y réhabiliter le train
La réouverture de la ligne 163 reliant Bastogne à Libramont est sans aucun doute la plus grande arlésienne de la commune frontalière du Grand-Duché. Fermée en 1993, la liaison continue depuis lors de faire couler beaucoup d'encre. En effet, ils sont nombreux à militer pour une réhabilitation complète de cette ligne de train permettant de relier la gare de Libramont, elle-même permettant de rejoindre Bruxelles mais aussi Luxembourg.
Les élus bastognards eux-mêmes, à commencer par le bourgmestre Benoît Lutgen, font partie des plus grands fervents d'une remise sur les rails de la ligne 163. «Bastogne se bat depuis de nombreuses années pour la réouverture d'une voie de transport public rapide permettant de relier son territoire à la gare de Libramont et aux différentes possibilités ferroviaires. Cette liaison rapide pourrait être combinée avec le RAVeL», note la Ville de Bastogne dans un communiqué.
Rappelons que le RAVeL est un réseau autonome de voies lentes comprenant plusieurs itinéraires et traversant la province de Luxembourg mais également le Grand-Duché. Ce réseau de 1.400 kilomètres est notamment aménagé sur les chemins de halage et les anciennes lignes de chemin de fer de toute la Wallonie, y compris donc sur la défunte ligne 163.
Une voie de transport rapide réclamée
Dès lors, serait-il possible de créer une voie de transport rapide, tout en permettant au RAVeL de cohabiter avec celle-ci? Pour les édiles bastognardes et des communes belges avoisinantes, dont Libramont et Bertogne, c'est un grand oui. Et afin de joindre le geste à la parole, ces derniers se sont rendus ce lundi à Trèves, à la gare de Kyllburg. Ils étaient également accompagnés par une délégation des Amis du Rail, association défendant les droits des navetteurs belges et donc des frontaliers.
L'objectif était de voir comment fonctionne la ligne de train «Trèves–Gerolstein», une ligne qui cohabite avec le RAVeL allemand. «Ainsi que les différents aménagements réalisés le long des deux voies selon différents cas de figures (rétrécissement, tunnel, contournement, etc)», précise la Ville de Bastogne. Ils ont pu également étudier les différentes possibilités de relier Bastogne à la gare de Libramont en associant un moyen de transport rapide au RAVeL.
En effet, conscient des enjeux liés à la mobilité douce, à l'environnement et au climat, la volonté du bourgmestre et député européen, Benoît Lutgen, est de pouvoir concrétiser un tel projet qui revient dans l'actualité locale chaque année.
Une belle opportunité pour tous, y compris les frontaliers
Il y a urgence. Bastogne est aujourd'hui la seule ville belge de plus de 15.000 habitants à ne pas disposer d'une accroche ferroviaire et d'une desserte vers les grandes villes du pays. «Cette situation est problématique pour les navetteurs, notamment les étudiants, les touristes et les entreprises qui souhaiteraient remplacer le transport routier par une solution plus durable», fait remarquer la Ville. Sans oublier les travailleurs frontaliers bastognards qui, grâce à une telle ligne, pourraient rejoindre facilement le Grand-Duché via le rail.
Le projet est d'autant plus pertinent lorsqu'on sait que Bastogne fait partie des communes qui, selon des études, se développeront le plus en termes de démographie dans les 20 prochaines années.
En 2020, le ministre wallon de la Mobilité et des Infrastructures, Philippe Henry, annonçait le projet de création d'une nouvelle liaison RAVeL entre Bastogne et Libramont. Néanmoins, cette dernière semble mettre à mal la possibilité qu'une ligne rapide combinée à celle-ci puisse voir le jour chez nous. «L'aménagement tel que prévu sur l'assiette de la ligne 163 et qui représente un investissement de près de 3,8 millions d'euros, est un non-sens. Une aberration stratégique en termes de développement durable», peste la Ville de Bastogne.
C'est pourquoi le bourgmestre a déjà interpellé à de nombreuses reprises le ministre afin qu'il revoie son projet et qu'il prévoie l'espace nécessaire pour faire coexister les deux types de transport, une voie rapide et une voie lente, comme c'est le cas à Trèves.
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