Arlon fait aussi face à la pression immobilière
Arlon fait aussi face à la pression immobilière
Pour absorber la hausse de 29% de ses résidents travailleurs frontaliers sur la dernière décennie, la ville d'Arlon multiplie depuis de nombreux mois les projets de lotissements sur son territoire. Avec ses 7.600 travailleurs frontaliers dénombrés au 29 mars, sur une population de 30.000 habitants, le chef-lieu de la province de Luxembourg fait face à une forte demande de logements. La vigueur économique du voisin grand-ducal, couplée à l’épargne presque sans intérêt poussent à d'importants investissements massifs dans l’immobilier.
«Toutes les semaines, des promoteurs proposent des terrains à la construction, sans oublier des particuliers qui souhaitent transformer des maisons en appartements», témoigne Ludovic Turbang, l'échevin de l’Urbanisme, à nos confrères belges de La Meuse.
La flambée des prix du logement qui affecte la Wallonie depuis 2010 ne semble pas constituer un frein à cette frénésie. Selon Statbel, l'office statistique belge, une maison se vendait ainsi à 242.000 euros à Arlon à la fin de l'année 2018, là où le prix médian en Wallonie s'élevait à 140.000 euros.
Cette densification des lotissements à outrance, conduit l'échevin à l'Urbanisme à «ne pas tout accepter. Il y a des conditions, notamment liées au stationnement. Nous allons être plus sévères et un agent technique aura en charge les infractions urbanistiques, tant pour les permis que les mises en conformité.»
En l'absence d'un schéma de développement communal censé baliser ce qui est urbanisable et ce qui doit être protégé, Ludovic Turbang veut «un guide communal d’urbanisme qui fixe les couleurs, les gabarits, les types de façade, les déblais-remblais, etc.»
Mais au-delà de ces points, le boom immobilier suscite des levées de boucliers au sein des habitants d'Arlon. En effet, à vitesse désormais accélérée, la ceinture verte de la ville se transforme en zone résidentielle. Cela impacte les villages d'Udange et de Schoppach, mais aussi en intramuros. La crainte des résidents est de voir, à force, les espaces verts réduits à une peau de chagrin.
Le risque de bétonisation
Ainsi, à Schoppach, l'occupation symbolique d’une ancienne carrière vouée à voir pousser des constructions et une zone d'activités est prévue ce week-end. Le comité des riverains à l'origine de l'action fustige «le risque de bétonisation». Et de regretter de «voir l’écologie sacrifiée et la démocratie bafouée au nom d’un développement économique.»
