Une productivité stagnante plombe le Luxembourg
Une productivité stagnante plombe le Luxembourg
(DH) - Selon l'Institut international suisse pour le développement de la gestion sur la compétitivité des nations, le Luxembourg se place désormais en 15ème position du classement mondial. «Un recul plus qu'une véritable chute», commente la Chambre de commerce, qui pointe plusieurs facteurs à cette régression puisque le pays n'a jamais été aussi mal classé lors des dix dernières années. En premier lieu, «une stagnation continue de la productivité», ensuite «la difficulté à trouver des talents» et enfin un «retard en matière de transformation digitale par rapport aux économies les plus avancées dans ce domaine».
Déjà observées par l'Institut suisse, «les faiblesses de la compétitivité luxembourgeoise tendent à se renforcer plus qu'à se résorber», commente la Chambre de commerce. Mais, selon cette dernière, «le Luxembourg a tous les atouts pour mieux réussir que d'autres la relance économique à la suite de la crise du covid-19». A commencer par des marges financières supérieures à la plupart des autres économies européennes et, d'autre part, des ambitions affichées, notamment en termes de digitalisation.
Et si le pays, qui occupait une flatteuse sixième place en 2015, s'éloigne du Top 10 mondial des pays les plus compétitifs, il n'en conserve pas moins quelques beaux atouts dans sa manche dont une croissance soutenue. De plus, ses finances publiques apparaissent «relativement saines», selon la Chambre de commerce, alors que la place financière demeure compétitive et que la législation grand-ducale attire les demandes de brevets.
Toutefois, et toujours selon le rapport de l'IMD World Competitiveness Yearbook, le tableau reste parcellé de quelques zones d'ombre, notamment les difficultés de «l'avancée technologique de l'économie» et du recrutement des cerveaux ou encore à une «pression fiscale élevée».
A la suite du coup d'arrêt provoqué par la crise sanitaire, le pays devra «réactiver une productivité atone». Pour la Chambre de commerce, «accélérer la productivité est tout l'enjeu de la croissance qualitative, qui doit replacer le Luxembourg parmi les leaders sur ce plan». L'Institut international suisse a d'ailleurs listé les points forts sur lesquels le Grand-Duché peut s'appuyer.
Et si le domaine des performances économiques est un des quatre principaux piliers du classement IMD, c'est aussi celui pour lequel le Luxembourg reste le mieux positionné (8ème). Le commerce international, les investissements internationaux et l'emploi apparaissent comme trois de ses autres atouts.
En termes d'efficacité des pouvoirs publics, le Luxembourg se classe à la 12ème place, mais les hausses considérables des dépenses publiques en raison de la nécessité de relancer l'économie après le déconfinement pourraient impacter ses budgets futurs. D'autre part, concernant l'environnement des affaires, la baisse des marchés boursiers luxembourgeois a provoqué la perte de huit places dans le domaine de la finance (17ème).
Quant à la motivation des salariés, le Grand-Duché est 25ème, une place de plus que pour ses infrastructures. Dans ce domaine, le Luxembourg souffre de sa faible taille pour certains indicateurs, de même que sa moindre spécialisation en termes de hautes technologies par rapport à des économies équivalentes.
En définitive, toujours selon la Chambre de commerce, la stratégie de la troisième révolution industrielle doit contribuer à l'amélioration de son classement, «tant dans les infrastructures de base que dans le domaine de l'environnement» où le Luxembourg ne pointe qu'en 45ème position pour la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie. Le podium des pays les plus compétitifs est constitué en 2020 de Singapour, du Danemark et de la Suisse, devant les Pays-Bas et Hong Kong.
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