Une faillite du Freeport ne concernerait pas l'Etat
Une faillite du Freeport ne concernerait pas l'Etat
(DH) - Alors que Robert Goebbels (76 ans) a quitté ses fonctions de président du conseil d'administration de The Luxembourg Freeport Management Company, en raison de fortes divergences stratégiques, l'avenir du port franc du Findel suscite beaucoup d'interrogations. De ce fait, Pierre Gramegna, le ministre des Finances, était invité, mercredi, à s'exprimer sur le sujet devant la Chambre. «Je ne vois pas de risque réputationnel autour d'une éventuelle faillite», a-t-il signifié.
«S'il y a une faillite, ce sera à cause des règles», a-t-il ajouté, tout en indiquant que «ce sont les opérateurs qui veillaient au respect des règles antiblanchiment», c'est pourquoi il avait demandé à l'administration de l'Enregistrement de prendre la relève des Douanes qui, elles, n'étaient pas missionnées en la matière.
Par ailleurs, le ministre des Finances a aussi indiqué que «le business model du Freeport n'est justement plus si intéressant», rejoignant en ce sens Robert Goebbels qui avait appelé à «une stratégie différente», non plus uniquement centrée sur le marché des œuvres d'art mais davantage sur du matériel de santé, par exemple. Une idée que le millionnaire suisse Yves Bouvier et les actionnaires du Freeport ne partagent pas semble-t-il.
De l'avis de Pierre Gramega, c'est donc aux actionnaires «de clarifier ce qu'ils veulent en faire, d'injecter du capital ou de faire faillite». Mais si l'Etat n'est pas partie prenante dans cette société, il n'empêche qu'il bénéficie toutefois d'un «droit de superficie». Une disposition prévue dès 2012 par les ministres Luc Frieden (CSV) et Jeannot Krecké (LSAP) qui stipule qu'en cas de faillite les terrains qui appartenaient à l'Etat lui reviendraient de droit.
Pour mémoire, le Freeport avait été conçu près du Findel pour offrir à ses clients un moyen de stockage ultra-sécurisé et «sous douane», avec la garantie que les marchandises ne seraient pas taxées avant d'atteindre leur destination finale. Un concept, «opaque» pour certains parlementaires nationaux et européens qui avaient demandé à en faire la visite en 2018 et qui ne s'étaient pas réellement montrés convaincus.
En activité depuis près de six ans, le port franc luxembourgeois tourne au ralenti. En 2018, il a fait état d'une perte opérationnelle de 1,6 million d'euros ce qui a encore fait gonfler sa dette. Cette dernière est en effet passée de 9,4 millions d'euros en 2017 à 12,3 millions d'euros en 2018.
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