Une année 2020 «pas si mauvaise que ça»
Une année 2020 «pas si mauvaise que ça»
A en croire la Fondation Idea, 2020 pourrait bien ne pas être l'annus horribilis ressentie. Si le think tank de la Chambre de commerce ne remet pas en cause les effets à court, moyen et long terme de la pandémie sur les individus, son analyse de la situation économique se veut plus optimiste. Ou alors moins pessimiste, c'est selon.
En se basant sur les estimations du Statec sur la croissance au troisième trimestre, Muriel Bouchet et Michel-Edouard Ruben relèvent qu'«au cours des neuf premiers mois de 2020 (...) le PIB luxembourgeois en volume aurait diminué de 'seulement' 2% par rapport à la même période de l'année 2019». Une performance que les deux économistes soulignent en mettant en exergue les résultats observés chez nos voisins sur la même période, l'Allemagne enregistrant un recul de 5,8%, contre 6,8% en Belgique et 9,5% en France.
Bien que susceptibles d'être révisés, ces chiffres dessinent une tendance qui ne devrait «probablement pas» être remise en cause par le regain d'activité de la pandémie en cette fin d'année. Un pronostic basé sur l'analyse des projections réalisées en Allemagne et en Belgique pour le quatrième trimestre qui tablent sur un recul de «1% environ par rapport aux trois mois précédents». Autrement dit, en cas de scénario similaire au Luxembourg, la récession pour l'année devrait se fixer à 1,7% du PIB.
Un résultat «objectivement mauvais, mais bizarrement pas tant que cela», estiment Muriel Bouchet et Michel-Edouard Ruben qui rappellent qu'en 2009, «le PIB du Luxembourg avait reculé de 4,4%». Et pour cause, les deux crises ne trouvent pas leur origine dans les mêmes mécanismes, la crise des subprimes ayant impacté de plein fouet et violemment la Place, principal pilier de l'économie grand-ducale. Le covid-19, de son côté, n'aura que peu impacté les résultats du secteur financier. Du moins en 2020, alors que les perspectives pour 2021 s'annoncent moroses.
2020 aura également été marqué par un certain dynamisme au niveau du marché du travail. Entre les troisièmes trimestres 2019 et 2020, le pays aura enregistré 9.000 nouveaux emplois (+2%), alors que la tendance européenne était au recul. Sur la même période, l'UE aura vu la suppression de quatre millions de postes. Les secteurs les plus actifs au Luxembourg ayant été la santé et l'action sociale (+2.100), la construction (+1.800) et l'administration publique (+1.600).
Mais à en croire les économistes de la Fondation Idea, la relative résistance du PIB et la vigueur du marché du travail «ne suffisent pas à faire oublier les nombreuses difficultés encore en présence». A savoir les interrogations sur l'efficacité des vaccins, les futures organisations du monde du travail ou bien encore la hausse des prix de l'immobilier qui font planer quelques inquiétudes sur 2021. Selon les prévisions de la Commission européenne, un retour à la situation pré-covid n'est pas attendu avant 2023.
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