Un revenu de remplacement qui fâche déjà
Un revenu de remplacement qui fâche déjà
Le traitement accordé aux indépendants durant cette crise n'a jamais été simple. Et cela dès le printemps 2020 quand le ministre du Travail avait signifié son intention de ne pas aider cette catégorie d'entrepreneurs... Au fil des mois la tension était retombée et des aides finalement s'étaient débloquées. Mais le ministre Dan Kersch (LSAP) vient à nouveau de mettre les pieds dans le plat en annonçant la mise en place, pour mars, d'un revenu de remplacement (donc régulier et plus des soutiens ponctuels). Et cela en mettant à contribution les employeurs. D'où leur colère ce jeudi.
Au micro de RTL, le ministre Kersch avait pourtant fini par accorder ce que de nombreuses chambres professionnelles réclamaient. Mais pas question pour le socialiste d'accorder ce soutien inédit à l'ensemble des indépendants. Tel qu'annoncé, lui le voit uniquement restreint à ceux qui auraient vu leur activité (et donc leurs recettes financières) directement impactée par une décision de fermeture en lien avec les mesures sanitaires. Ce qui est loin de représenter l'ensemble des professions opérant sous ce statut.
Le montant de ce revenu de remplacement a lui aussi été évoqué par le ministre. Pas plus que dans le cas du chômage partiel. Autrement dit : 80% du salaire (avec comme plancher le salaire minimum et comme plafond 2,5 fois ce même salaire minimum). Et d'évoquer dans la foulée le financement envisagé de cette mesure. L'Etat prenant sa part, mais aussi les employeurs du pays.
Et c'est là que le bât blesse. Car pour cette «compensation ou salaire de remplacement, ou peu importe comment vous voulez l'appeler», Dan Kersch compte sur une nouvelle cotisation imposée aux entreprises en activité. Une somme spécifiquement destinée à cette action et qui pourrait transiter via la Mutuelle des employeurs par exemple. Sachant que le ministre avait déjà discuté de cette option avec l'UEL et la Chambre des métiers qui s'y étaient vigoureusement opposées.
Deux mois après sa prise de fonction à la tête de l'Union des entreprises du Luxembourg, voilà donc le baptême du feu pour Michel Reckinger. A lui de batailler pour faire entendre son point de vue au gouvernement. D'accord pour un revenu de remplacement, mais financé via le Fonds pour l'emploi alors. Une cagnotte qui a déjà été mise à contribution pour régler le chômage partiel et qui doit commencer à sonner creux...
Voilà donc de quoi faire bouillir les esprits d'ici au 23 février, date prévue pour une rencontre entre plusieurs ministres, l'UEL et la Chambre des métiers.
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