Très chère viande luxembourgeoise
Très chère viande luxembourgeoise
Mauvaise nouvelle en cette fin d'été pour les nombreux amateurs de barbecue au pays. Un rapport établi par Eurostat, le bureau des statistiques de l'Union européenne, pour l'année 2018 démontre que, sur un indice moyen des prix de 100 pour l'Union européenne, le coût de la viande au Luxembourg est plus élevé de 42%. «La qualité a son prix», revendique Paul Faltz, administrateur-délégué de la société Cobolux. Et par «qualité», «j'entends une viande qui respecte à la fois le bien-être animal, l'environnement, la traçabilité ainsi que la responsabilité sociale des entreprises», poursuit-il.
Seule l'Autriche (qui affiche +46%) fait «mieux» au sein de l'UE, alors que la France complète le podium avec un bon +31%. En tout, douze pays se situent au-dessus de la moyenne européenne, dont le voisin belge (+26%). Pour le consommateur luxembourgeois, acheter sa viande en Allemagne se révèle plus intéressant, puisque passé la Moselle le prix du kilo n'excède que de 6% la moyenne européenne.
A l'autre bout, c'est en Pologne et en Roumanie que la viande est le meilleur marché, avec une facture de 37% inférieure à la moyenne de l'UE. Précisons que ces données comprennent viande bovine, porc, agneau, mouton et chèvre, volaille, abats, charcuteries et autres préparations carnées.
Mais outre une question de qualité, Paul Faltz ajoute des raisons purement structurelles pour expliquer le prix élevé du morceau de viande au Grand-Duché. Ainsi, les terres où sont élevés les animaux «coûtent plus cher que dans d'autres pays de l'UE», explique le responsable de Cobolux. En 2018, le prix moyen s'élevait à 35.230 euros l'hectare, selon les données du Statec.
44.000 tonnes de viandes produites en 2019
A cela se greffent «les salaires luxembourgeois des ouvriers beaucoup plus élevés que ceux des pays de l'Est». Paul Faltz n'hésite pas à avancer que dans ces conditions, «rester compétitif par rapport à l'étranger devient de plus en plus compliqué».
L'administrateur-délégué pointe également le prix du loyer au mètre carré payé par une boucherie. «Il n'est pas le même en Allemagne et au Luxembourg», et forcément, poursuit-il, «le boucher doit répercuter ce prix sur le prix de ses produits».
Si «le Luxembourg ne dispose pas (encore) d'énormes élevages de masse tels qu'on les connaît dans d'autres pays européens», comme le souligne Paul Faltz, la production de viandes au Luxembourg atteignait 29.155 tonnes en 2019, selon les données publiées par le Statec. Après cinq années consécutives au-delà des 30.000 tonnes, la production est ainsi repassée sous ce seuil l'an dernier.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
