Tous beaux, tous bio
Tous beaux, tous bio
Qui dit Pâques, dit lapin, poule et... œuf! En 2018, d'après le ministère de l'Agriculture, 32.199 millions d'œufs ont été produits au Grand-Duché. 28.260 millions relèvent de la production conventionnelle et près de quatre millions «ont été produits et vendus» dans le pays, en hausse de 18 % par rapport à 2017, atteste Jos Houtmann, co-fondateur de la société Bio-Ovo.
L'ancien éleveur de poules, converti à l'agriculture biologique dans les années 70, a commencé à vendre des œufs estampillés «bio» en 1999 dans un grand supermarché luxembourgeois.
En 2012 naît Bio-Ovo, une communauté de producteurs d'œufs biologiques. Elle en réunit actuellement 12 (huit luxembourgeois, deux allemands et deux belges). Ils travaillent avec le même vétérinaire, achètent ensemble les aliments pour leurs gallinacés. «Nous sommes une communauté engagée dans une société mais très collégiale», souligne-t-il.
En ce vendredi matin d'avril, l'emballage des œufs bat son plein dans une partie de la ferme dédiée à cette activité. Jos Houtmann nous explique le processus. Avant d'arriver à Buschdorf, les œufs sont mis dans des alvéoles en plastique. Chaque producteur a les siennes, appelées «vidanges».
La récolte se fait deux fois par semaine dans les fermes, tout comme l'emballage. Les œufs sont répartis dans deux catégories. La première, la classe «A» indique qu'ils sont destinés à la consommation. Le seconde, la «B» désigne ceux qui seront transformés en «œufs liquides», vendus dans une brique en carton ou utilisés pour la boulangerie.
Un contrôle strict
Encore présents sur leurs palettes, les œufs passent une première fois sur une bande de transport. Les plateaux dotés d'alvéoles vides quittent le circuit puis se retrouvent empilés, prêts à être réutilisés. Les œufs continuent leur chemin, passant cette fois-ci à l'épreuve du contrôle visuel. «Avec chaque palette, on fait un test de la couleur du jaune, de la consistance du blanc et de la taille de la chambre à air», détaille Jos Houtmann. La chambre à air, l'espace entre le blanc et la coquille détermine l'âge de l'ovule.
«On fait une appréciation pour chaque livraison individuelle», sur une feuille, dit-il. En cas de soucis, le producteur reçoit un e-mail. «On travaille uniquement avec des œufs imprimés», prévient-il. Au cas où l'imprimante de la ferme ne marcherait pas, celle du centre d'emballage peut imprimer le code à sa place. On y lit le chiffre «0» pour mode de production biologique puis les deux lettres indiquent le pays de provenance et le site d'élevage.
De chaque charge (livraison), un échantillon est prélevé afin d'être conservé pendant un mois après la date limite de consommation (DLC). En Europe, elle est de 28 jours. Une fois le contrôle qualité passé, les œufs sont pesés afin de déterminer à quelle catégorie ils appartiennent (S, M, L ou XL). Une sonde détecte les fissures sur la coquille invisibles à l'œil nu. Dans le cas où il y en aurait, ils se retrouvent directement dans la classe B.
Vient enfin le moment où ils vont être emballés. Ils tombent «de la chaîne sur le tapis, chaque fois que le canal est plein (on en voit plus de six), puis ils se retrouvent dans la boîte», fait remarquer Jos Houtmann. La machine ferme les boîtes alvéolées en carton, la date limite de consommation et le numéro de lot y sont imprimés. Le tout est mis dans des cageots et se retrouvera dans les rayons de nos supermarchés.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Pâques est une période normale pour les producteurs. Bien qu'il n'y ait pas d'œufs bio colorés, Jos Houtmann dit qu'il aimerait «commencer à en faire l'année prochaine». Un nouveau produit qui ravira les petits et les grands.
