Quel avenir pour la sidérurgie au Luxembourg?
Quel avenir pour la sidérurgie au Luxembourg?
Trois semaines après un «premier échange de vue», les partenaires sociaux se retrouvent ce mardi pour une nouvelle réunion tripartite sidérurgie. Avec pour enjeu non seulement l'avenir des quelque 580 salariés d'ArcelorMittal sous la menace d'un plan social, mais aussi sur les perspectives d'un secteur emblématique au Grand-Duché. Qu'il s'agisse à court, moyen ou long terme.
Sauf qu'à ce stade, «il y a encore de nombreuses questions sans réponse», estime Stefano Araujo, secrétaire central sidérurgie et mines de l'OGBL, en référence à «l'absence d'informations détaillées et de ligne du temps». En clair, l'absence à ce stade d'un cadre structuré pour les négociations, le groupe de travail mis sur pied à la suite de la première rencontre n'ayant pas permis de mettre des propositions concrètes sur la table.
Côté syndical, la première priorité consistera à «éviter les licenciements» en utilisant au maximum les outils à disposition. En l'occurrence les mesures de reclassement, de formation et d'accompagnement ou de départs en préretraite qui devraient concerner la majorité des emplois concernés. Pour les autres, le recours à des solutions plus inventives devra être testé. Avec, en toile de fond, le besoin d'imaginer le fonctionnement futur des sites impactés par cette restructuration majeure, dans un contexte économique compliqué, marqué par la baisse des coûts de l'acier en Europe et la variation du prix des matières premières.
Des questionnements qui seront aussi au cœur de l'approche du gouvernement, désireux de conserver sur son sol une partie des activités opérationnelles du leader mondial de l'acier. En d'autres termes, de parvenir à conserver une part non négligeable de son secteur industriel et de ne pas se contenter d'une présence liée à la seule activité financière du groupe qu'incarnera le futur siège du groupe au Kirchberg. «Nous allons pouvoir nous faire une idée davantage précise selon les investissements plus ou moins substantiels que le groupe sidérurgique va consentir sur les sites luxembourgeois», précise Patrick Dury, président du LCGB.
Contactée lundi, la direction d'ArcelorMittal n'a pas souhaité préciser ses intentions avant la tenue de cette rencontre tripartite. Seule certitude, le groupe est à la recherche active de liquidités, comme l'indique la vente totale de son activité aux États-Unis. Une opération qui lui aura permis de récolter 1,2 milliard d'euros. Lundi, le leader mondial de l'acier indiquait simultanément le lancement d'une vente d'obligations à hauteur d'un milliard d'euros et d'une offre publique d'achat pour ses obligations arrivant à échéance en 2025.
Pour rappel, le sixième employeur du pays avait annoncé, à la suite de son conseil d'administration du 10 septembre, sa volonté de supprimer 15 % des effectifs au Grand-Duché, dans le cadre de «mesures d'économies». Selon le ministère du Travail, si plus de 110 postes concernent des départs en retraite et préretraite, le sort de 274 personnes n'est pas encore déterminé.
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