Premiers pas réussis sur la nouvelle route de la soie
Premiers pas réussis sur la nouvelle route de la soie
En parvenant à relier en 15 jours un convoi logistique au coeur de la Chine, le Luxembourg se hisse dans une liste très restreinte. Celle des pays bénéficiant d'une connexion ferroviaire directe avec l'Empire du milieu. Le train test, parti le 4 avril dernier du centre multimodal de Bettembourg-Dudelange, doit en effet arriver à Chengdu, dans l'ouest de la Chine, ce vendredi matin. Une destination finale située à quelque 10.000 kilomètres du Grand-Duché et nécessitant la traversée d'une dizaine de pays.
«Pour le moment, tout se déroule comme prévu», indiquait jeudi Barbara Chevalier, directeur stratégie de CFL Multimodal, en référence au respect du temps de trajet estimé et à l'absence de problèmes techniques. Deux éléments clés dans la réussite du projet en raison des particularités du parcours qui nécessitent deux transbordements complets du chargement en raison des différents systèmes de rails utilisés entre l'Europe et la Russie et entre le Kazakstan et la Chine.
«Les données transmises par les capteurs placés sur les conteneurs nous indiquent qu'aucune marchandise test ne semble avoir subi de vibrations et de chocs imprévus», précise la responsable du projet côté luxembourgeois qui confirme, «après analyse plus poussée de la part de nos partenaires et de nos clients de l'état des biens transportés», l'objectif de lancement d'une liaison hebdomadaire «d'ici à la mi-2019».
Parmi les marchandises transportées dans les 41 conteneurs de ce convoi figuraient notamment des équipements médicaux, du vin et différents produits frappés du logo Villeroy&Boch, d'IEE ou bien encore de DuPont de Nemours. Des marchandises en provenance pour plus de la moitié du Luxembourg via des contrats signés avec une quinzaine de clients, mais aussi de destinations plus lointaines, situées en Grande Région ou en Europe.
Pour tenter de tirer son épingle du jeu par rapport à la concurrence et notamment l'avance prise par l'Allemagne, connectée par le train à la Chine depuis 2011, le Luxembourg entend mettre en place un concept «de porte-à-porte». Autrement dit, de proposer des solutions logistiques tirant partie des systèmes de distribution déjà en place, aussi bien en Europe qu'en Chine, pour répondre à toutes les demandes.
«Une fois le train arrivé, nous effectuerons dans les prochaines semaines non seulement des analyses basées sur les retours d'expérience mais nous irons voir nos clients potentiels pour évoquer avec eux les volumes à transporter», annonce Barbara Chevalier. Si du côté européen les marchandises exportées devraient principalement concerner des produits à haute valeur ajoutée, celles venues de Chine se répartiront entre produits électroniques et textiles.
