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Plus de 50% des travailleurs de la Place ont déjà pensé à démissionner
Économie 3 min. 19.03.2023
Etude

Plus de 50% des travailleurs de la Place ont déjà pensé à démissionner

La Place financière emploie 65.000 travailleurs dans le pays et représente un tiers du PIB luxembourgeois.
Etude

Plus de 50% des travailleurs de la Place ont déjà pensé à démissionner

La Place financière emploie 65.000 travailleurs dans le pays et représente un tiers du PIB luxembourgeois.
Photo : Gerry Huberty
Économie 3 min. 19.03.2023
Etude

Plus de 50% des travailleurs de la Place ont déjà pensé à démissionner

La récente étude de l'OGBL révèle qu'une majorité des employés du secteur financier ne se sentent pas bien dans leur travail.

(m. m. avec Yannick HANSEN)-Les travailleurs de l'industrie financière luxembourgeoise ont dénoncé leurs mauvaises conditions de travail dans une enquête menée par le syndicat OGBL, publiée mardi.


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Une majorité des personnes interrogées ont déclaré qu'elles devaient faire des heures supplémentaires ou qu'elles devaient compromettre la qualité de leur travail pour achever des tâches, ou qu'elles se sentaient pressées par les délais, selon une enquête menée auprès de plus de 450 professionnels du secteur financier luxembourgeois, qui est dominant.

Près de 20% des travailleurs sur la Place disent devoir «travailler le week-end ou en soirée» et s’attendent à être joignables «souvent ou très souvent» en dehors des heures normales par mail ou téléphone.  

Des conditions de travail difficiles qui pourraient pousser les travailleurs du secteur à voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Plus de la moitié d'entre eux (52,5%) ont en effet déjà envisagé de changer de domaine d'activité.

«S'éloigner des primes et de la méritocratie»

Plus de 12 % des participants estiment également que leur salaire est insuffisant, tandis que 55 % déclarent que leur rémunération correspond «à peu près» aux efforts qu'ils fournissent.

«Nous devons nous éloigner des primes et de la méritocratie et revenir à une redistribution de la valeur ajoutée [créée par les travailleurs individuels]», a expliqué Sylvie Reuter, secrétaire générale de l'OGBL, lors de la conférence de presse de présentation de l'étude.

Elle a également souligné que le secteur évoluait rapidement grâce aux nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle, qui ont créé une pression supplémentaire pour les travailleurs.

Plus de 40% des sondés craignent d'être licenciés

Les résultats de l'enquête interviennent alors que le Grand-Duché s'efforce d'attirer du personnel dans son industrie financière, qui représente 65.000 travailleurs dans le pays et un tiers du PIB luxembourgeois.

Plus d'un tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'avaient aucune perspective de promotion, tandis que 48 % d'entre elles ont déclaré qu'elles avaient à peine une chance d'être promues, selon l'enquête. Une personne sur six a déclaré qu'elle ne bénéficierait d'aucune formation supplémentaire de la part de son employeur. Plus de 40 % des personnes interrogées craignent d'être licenciées.

Large plébiscite pour le télétravail

Un des leviers pour augmenter l'attractivité du secteur financier, mais aussi le bien-être des travailleurs, pourrait être le télétravail. Cette pratique, généralisée au moment de la pandémie de covid-19 en 2020, a fait ses preuves auprès des employés de la finance et n'a pas augmenté leur charge de travail. 80% des sondés réclament d'ailleurs plus de télétravail.


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Un des autres constats dressés par l'OGBL est le manque d'investissement dans la formation continue. Si elle existe déjà, les salariés du secteur estiment qu'elle n'est pas encore suffisamment développée. 

Ceci doit s'accompagner d'une attention particulière au développement d'un bon environnement de travail, sans quoi les nouvelles recrues auront vite fait de déserter.

Cet article est paru initialement sur le site de Luxembourg Times.

Adaptation: Mélodie Mouzon

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