Optimisme prudent sur l'avenir d'ArcelorMittal
Optimisme prudent sur l'avenir d'ArcelorMittal
Contrairement à la tripartite aviation qui est parvenue en quelques semaines à apporter une réponse aux difficultés de Luxair, les discussions autour de la sidérurgie s'annoncent bien plus longues. Car si les partenaires sociaux ont dû, dans un cas, apporter une solution à une situation immédiate, les thématiques soulevées dans l'autre relèvent d'un horizon différent. Mais visent toutes à assurer la pérennité d'une activité sidérurgique au Grand-Duché.
Alors que la direction avait déjà annoncé sa volonté d'externaliser certaines activités et de supprimer près de 15% de ses effectifs, elle a dévoilé jeudi un plan d'investissement qui prévoit une enveloppe globale comprise entre 150 et 200 millions d'euros. Dont «une partie dédiée exclusivement au développement technologique» et «une dizaine de projets de grande envergure», selon Pascal Moisy, porte-parole d'ArcelorMittal Luxembourg. Des projets destinés à assurer le fonctionnement des sites de Belval, Differdange, Rodange, Bissen et Dommeldange, les cinq sites de production ArcelorMittal du pays.
«Nous ne pouvons pas crier victoire aujourd'hui, car il est encore trop tôt pour y voir clair», estime Stefano Araujo, secrétaire central OGBL, en référence «aux discussions toujours en cours» autour des garanties apportées par la direction du géant mondial de l'acier. Que ce soit le montant précis qui sera réellement investi dans les sites luxembourgeois ou des mesures d'accompagnement social pour les personnes amenées à voir disparaître leur poste.
Du côté du LCGB, les interrogations se portent notamment sur l'avenir du site de Dommeldange dont l'activité pourrait être transférée sur les autres sites de production. «Le site se retrouve suspendu à un deal macabre entre délocalisation et valeur foncière attrayante», tonne Robert Fornieri, secrétaire général adjoint. Une vision que ne partage pas Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail, qui assure que «cette question ne fait pas partie des priorités à trancher, les discussions portaient plutôt sur les investissements proposés par la direction et leur impact sur la pérennité de l'activité». Et ce dernier de préciser que «cette analyse se fera au sein de groupes de travail».
Franz Fayot (LSAP), ministre de l'Economie, retient de la réunion de trois heures que «la direction de l'entreprise a reconnu comme stratégiques les sites de Belval, Differdange et Rodange puisque produisant des produits à haute valeur ajoutée». Ce qui fait dire au ministre que les discussions «vont dans le bon sens», même si la direction prévoit toujours une réorganisation des processus de production qui doit aboutir notamment à la suppression de 530 emplois. Si les prochaines réunions des groupes de travail sont prévues pour la fin novembre, une prochaine tripartite pourrait se tenir encore cette année, puisque «tous les acteurs souhaitent avancer», estime le porte-parole d'ArcelorMittal.
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