Maman et chef d'entreprise, le défi des «mompreneurs»
Maman et chef d'entreprise, le défi des «mompreneurs»
Elles ont donné naissance à deux projets de vie. Le premier, celui de devenir maman, le second, celui d'être cheffe d'entreprise. Celles que l'on surnomme les «mompreneurs» - contraction de l'anglais «mom» et du français «entrepreneur» - sont de plus en plus nombreuses à se lancer. Outre-Atlantique, l'appellation rassemblerait plus de 7 millions d'Américaines.
Au Luxembourg, le phénomène reste difficile à quantifier, faute de données officielles. Mais s'il n'existe pas de chiffres précis concernant ces indépendantes, le concept n'en séduit pas moins pour autant.
Pour certaines, entreprendre était d'ailleurs une évidence. «Ça m'a été transmis par le cordon ombilical», plaisante Alexandra qui suit le chemin tracé par ses parents et grands-parents. Et c'est à la naissance de son second enfant qu'elle a décidé de se lancer.
Car pour cette experte en communication, le fait de devenir maman a été décisif. «Je voulais offrir aux autres parents des informations et produits qui pourraient leur faciliter la vie», explique la fondatrice d'Aloha Kids et auteure des guides Quoi de 9?.
Si certaines ont l'entrepreneuriat dans les veines, d'autres ont vu plusieurs de leurs projets avorter. Mais pas de quoi les démotiver pour autant! À l'image d'Emilie qui a laissé à ses ambitions le temps de bien grandir. En 2018, son site Talentueuses.com a ainsi vu le jour, faisant d'elle une heureuse business coach à son compte.
Une nouvelle vie d'indépendante qui a permis à la jeune femme de retrouver «du sens à [sa] vie», mais aussi et surtout «une liberté dans [son] quotidien». En d'autres termes, de gérer son agenda comme elle l'entend. Un élément qu'elle juge indispensable pour passer du temps en famille.
Une frontière très fine
Mais travailler à la maison a aussi un revers de la médaille. «Le plus gros défi est de ne pas penser 24h/24 à son activité», confesse Emilie. À en croire, rien de bien différent du salariat, à une exception près, «l'enthousiasme qui peut créer une surchauffe mentale si on ne le cadre pas un minimum», précise-t-elle.
Car la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle peut être mince. Pour Alexandra, les deux vont d'ailleurs «main dans la main». Et pour cause. Passionnée par son activité, la jeune femme affirme n'avoir «pas l'impression de travailler». Mais quand il est question des enfants, ces deux mamans savent mettre des barrières.
Non, c'est non
Et pour cela, à chacune sa technique. Si Emilie prend toujours le temps de clôturer sa journée «avec [ses] réussites et [ses] points de suivi», Alexandra, elle, mise sur une organisation militaire. «En tant que maman solo, la tenue d'un agenda rigoureux est primordial», explique celle qui réserve ses mercredis après-midi et week-ends à ses enfants et ses amis.
Mais encore faut-il s'y tenir. «Le fait d'être maman m'a permis d'apprendre à dire plus facilement non», argue néanmoins Emilie. Un refus sans lien avec sa volonté, mais indispensable pour protéger un agenda «déjà bien rempli». Et à ce jeu, toutes s'accordent sur ce point: la parentalité constitue pour elles un véritable atout.
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