Luxport au creux de la vague
Luxport au creux de la vague
Arrivé à la tête de Luxport en janvier dernier, voilà Jürgen Helten à la barre d'un site devenu quasi immobile. «Catastrophique», n'hésite pas à résumer le directeur qui ne voit plus face à lui le ballet des trains, poids lourds et péniches qui habituellement anime le seul port marchand du Grand-Duché. «On tourne à peine à 10% de notre activité classique», commente le chef d'entreprise.
Pour cette semaine, calme plat en vue sur le site multimodal. Ce lundi, tout juste si une dizaine de camions vont venir déposer ou charger des marchandises. Habituellement, plus d'une vingtaine circulent sur les installations. Même horizon désert du côté des amarrages de bateaux. Pour cette semaine, une seule péniche est annoncée alors qu'il n'est pas rare de voir jusqu'à 10 chargements ou déchargements s'effectuer dans le même temps.
Direction le Findel
A cela une explication principale : ArcelorMittal a considérablement réduit l'activité de ses sites de production au Luxembourg. Résultat, pas d'arrivée de ferraille d'un côté, pas de départ de produits finis de l'autre. «Chaque jour, j'attends le coup de téléphone ou le mail qui m'annoncera LA bonne nouvelle : que les aciéries fonctionnent à nouveau à plein», indique Jürgen Helten. La rumeur veut que cela ne tarde plus.
En attendant, Luxport a revu totalement la gestion de ses personnels, ceux attachés aux installations portuaires comme ceux intégrés à la filiale de transport routier Lorang ou à ThesiLux. Ainsi, sur les 130 chauffeurs de la maison, 80% ont été placés en chômage partiel. Côté administratifs, la moitié des effectifs bénéficie de cette même mesure. Quant aux employés dédiés à la manutention, ils ont, en partie, déserté les quais et les 5.000 m2 d'entrepôts pour se mettre au service de LuxairCARGO, au Findel.
«Il s'agit d'un contrat de mise à disposition temporaire dans le cadre de l'initiative Jobswitch du gouvernement», relate le directeur de Luxport. Heureux de voir 19 de ses personnels actifs et utiles côté aéroport à l'heure où de nombreux chargements sanitaires arrivent.
En attendant d'avoir à nouveau de quoi les occuper sur les rives de la Moselle, Jürgen Helten prend son mal en patience. «J'en profite pour faire le tour complet et dans le détail des installations, réfléchis à la future organisation. Je ne perds pas mon temps, mais j'ai surtout hâte de réentendre le bruit des camions, des wagons et des grues.» Des décibels qui annonceraient que la sortie de crise est arrivée.
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