Letzshop cherche à entrer dans les mœurs à tout prix
Letzshop cherche à entrer dans les mœurs à tout prix
S'il ne fait aucun doute qu'Amazon, Alibaba et autre Rakuten devraient battre des records de vente en cette fin d'année 2020 en lien direct avec les confinements annoncés notamment en Allemagne, en Belgique ou en France, d'autres plateformes d'e-commerce souhaitent aussi bénéficier de l'engouement des consommateurs. Au Luxembourg, le rush attendu devrait aussi booster Letzshop, à l'image de ce qui s'est passé lors du confinement.
Car lancée en septembre 2018, l'initiative du GIE Luxembourg for Shopping a vu ses chiffres s'envoler au cours de la première moitié de l'année. Que ce soit en termes de nombre d'adhérents, de produits proposés à la vente ou bien encore du nombre de ventes effectuées. Si une centaine de magasins locaux avaient rejoint l'initiative sur l'ensemble de l'année 2019, ce chiffre a doublé pour la période comprise entre janvier et septembre avec un pic inédit de 120 nouvelles adhésions pour le seul mois d'avril 2020.
A ce jour, la plateforme revendique la présence de 370.000 référencements, issus de quelque 500 commerces locaux répartis dans une centaine de localités à travers le pays. Soit «l'objectif que nous nous étions fixé pour les trois premières années», indique Jerry Klein, responsable de la plateforme d'e-commerce, qui ne peut que s'empêcher de noter qu'en un peu plus de deux ans d'existence, «Letzshop a connu une année de lancement et une année de pandémie». Pas de quoi, donc, tirer des conclusions sur les habitudes de consommation des résidents, pourtant adeptes des achats en ligne.
Un manque de données qui s'explique avant tout par «la crainte vivace chez les commerçants locaux face au e-commerce», juge Jerry Klein qui assure «passer 60% de son temps à convaincre non seulement des opportunités que représente cette forme de commerce pour les boutiques, mais aussi du danger que représentent les géants du commerce en ligne pour leur business model». A ce jour, près de neuf résidents sur dix (87%) qui consomment en ligne ont recours aux services d'Amazon & Co, notamment en raison de l'absence de solution unifiée et jugée crédible par les consommateurs.
Pour tenter de changer la donne et tenter de «devenir une référence en Europe», Letzshop mise sur la carte ultralocale et les circuits courts, tendance très populaire au cours des semaines de confinement. Seul hic, cette recette ne fonctionne que pour certains types de produits, tels que l'alimentaire ou les fournitures d'intérieur. Or, les prévisions d'évolution de la demande à l'horizon 2025 tablent sur une forte croissance en matière d'électronique grand public et d'habillement. Deux catégories irrégulièrement représentées au sein de la plateforme luxembourgeoise, les produits high-tech étant quasi absents à ce jour.
Un défaut que Jerry Klein entend compenser par «des adaptations fréquentes à la demande», notamment en ce qui concerne la hausse recherchée du nombre de références, de multiplication des options de livraison ou bien encore par «la mise en place d'actions spéciales». Référence aussi bien à la suppression des 500 euros de cotisations annuelles pour les commerçants annoncée en mars dernier par Lex Delles (DP), ministre des Classes moyennes, que la création de bons cadeaux sur le site sans oublier la suppression des frais de livraison. Notamment aux alentours du Black Friday, événement marketing dédié à l'e-commerce.
Pour mémoire, selon les dernières données du Statec, seuls 30% des internautes reconnaissent avoir effectué leurs achats dernièrement auprès de vendeurs nationaux. Et ce, pour un panier d'une valeur comprise entre 100 et 500 euros. A noter que parmi les problèmes rencontrés, les plus fréquemment cités sont l'absence de livraison au Luxembourg (35%) et des délais de livraison plus longs que prévus (31%).
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