Les ventes autos bien branchées sur l'électrique
Les ventes autos bien branchées sur l'électrique
(pj avec Marco MENG) 47.929. Ce total des immatriculations de voitures enregistré de janvier à octobre 2019 fait rêver aujourd'hui. La réalité actuelle est 10.000 plaques en dessous de ce chiffre... Soit, dans ce domaine, l'activité la plus faible jamais connue au Grand-Duché depuis 1996. «Les gens restent réticents à acheter», ne peut ainsi que constater Frank Lentz de l'association des concessionnaires Fedamo.
Signe encourageant pour le secteur automobile luxembourgeois, les chiffres de vente de juillet et septembre derniers sont, eux, supérieurs à ceux de 2019. Comme une accélération après la pause liée à la fermeture des concessions autos, mais les 180 entreprises et plus de 5.000 employés savent que cela ne suffira pas à compenser le manque à gagner du printemps.
A ce titre, les chiffres de l'association automobile européenne Acea montrent que non seulement les particuliers, mais aussi les entreprises, trainent des pieds pour se choisir un véhicule neuf. Selon ce groupement, les immatriculations de camions, par exemple, ont reculé d'un tiers depuis le début de l'année. Par la voix de Guido Savi, la Febiac prévoit pour cette année une baisse des ventes de voitures d'environ moins 15%.
La profession s'est organisée autour des nouvelles règles sanitaires, s'est réinventée même. Comme en témoigne Eric Bailleul, directeur général de Mercedes Merbag, en évoquant les nouveaux contacts en numérique pris avec les clients potentiels. Une révolution pour le groupe qui compte près de 600 employés répartis sur cinq sites au Luxembourg.
Il a aussi fallu penser à reporter certains rendez-vous en ateliers, faute de visiteurs ou de véhicules à réviser mais aussi en raison de possibles mises en quarantaine préventive de personnels. Mais en gros, toutes les activités de vente et de service sont actuellement en «mode normal», explique M. Bailleul. Depuis mi-mai, l'entreprise ne compte d'ailleurs plus aucun salarié en chômage partiel. Contrairement à 3.809 sociétés du pays.
Prime, taxe et écologie
Dans le groupe Losch, dont Thierry Beffort a pris le volant, on travaille à nouveau à «pleine capacité» côté effectifs. Moins côté activités. Le télétravail est passé par là. Aussi, les tracas avec les mécaniques ont diminué d'autant plus que les salariés ont moins utilisé leur véhicule au quotidien.
Mais l'autre facteur remarquable, cette année, est l'accélération de la transition vers l'électromobilité. Chez Merbag, Eric Bailleul ne s'en cache pas : «40 % de nos commandes de voitures sont des véhicules électriques ou hybrides rechargeables». Même élan noté par le groupe Arnold Kontz dont les modèles hybrides Jaguar ou Land Rover attirent plus que jamais. Chez Losch, l'analyse se résume en une phrase : «Nous pouvons constater une augmentation significative».
Globalement, ce sentiment se traduit dans les chiffres de vente. Si la part des voitures électriques ne représentait que 1,8% des nouvelles immatriculations l'an dernier, le taux est passé à 4,6% dans les dix premiers mois de l'année (et même à 12,6% pour les immatriculations hybrides).
Incontestablement, le coup de pouce financier de l'Etat (qui a doublé dans le cadre du programme Neistart Letzebuerg) a joué aussi un rôle. Maintenant que la prime a doublé (atteignant 8.000 euros, jusqu'au 31 mars 2021), les particuliers sont plus enclins à abandonner leurs habitudes, et passer du moteur thermique à l'électrique. Pour l'hybride rechargeable, le remboursement va jusqu'à 2.500€.
Et puis, au 1er janvier prochain, la taxe CO2 arrive. Elle entend jouer en défaveur des carburants issus d'énergie fossile. Quelques centimes de plus sur un plein (essence ou diesel) qui pourraient donc encore pousser un peu plus l'attrait des particuliers mais aussi des entreprises vers l'électromobilité. Et l'on ne parle même pas du changement de comportement routier des nouveaux convertis à l'écologie.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
