Les Qataris liquident les bijoux de famille
Les Qataris liquident les bijoux de famille
Banque internationale à Luxembourg (BIL) a publié hier ses résultats financiers pour les six premiers mois de l'année. Et la banque majoritairement détenue par la famille royale qatarie (pour 90% via la société Precision Capital) signe une nouvelle belle performance avec une augmentation de 60% du résultat net par rapport à la même date l'an passé. Il est ainsi passé de 67,7 à 108,4 millions d'euros.
Mais ce profit est largement dopé par la vente en janvier des 10% des titres de Luxempart qu'elle détenait. Une cession réalisée pour 74 millions d'euros qui a finalement généré 66,6 millions de recettes dans les caisses de la BIL. Cette participation historique dans la société d'investissement luxembourgeoise ne faisait plus guère de sens pour la banque. Pas plus que ne l'avait celle dans BIL Re (société active dans la réassurance) cédée l'an passé.
Luxair à vendre
La participation dans Luxair (13,14% du capital) figure d'ailleurs parmi les investissements non stratégiques de la banque de la route d'Esch. Celle-ci regardera donc d'un œil bienveillant toute proposition d'achat. Elle ne se débarrassera pour autant pas de ses parts dans l'urgence. Surtout que, parallèlement, Lufthansa cherche elle aussi à céder ses titres (13%) de la compagnie aérienne nationale.
Outre les revenus tirés des cessions, ceux liés aux activités principales de la banque, c'est-à-dire la branche détail, entreprises et gestion de fortune, ont progressé de 5%, passant de 221 à 231 millions d'euros. Les recettes générées par les activités de trésorerie et d'investissement sur les marchés financiers se sont elles écroulées de 22 millions d'euros pour atteindre 19 millions.
Des provisions pour des fonds en chantier
BIL a par ailleurs provisionné 3,8 millions d'euros pour ses contributions au Fonds de garantie des dépôts et au Fonds de résolution luxembourgeois, deux instruments de l'Union bancaire européenne que le Luxembourg tarde à mettre en place.
Le résultat global demeure néanmoins positif et permet aux actionnaires de se servir un dividende de 55 millions d'euros après s'être versé 100 millions à la fin de l'année dernière. La famille royale qatarie recevra ainsi 49,5 millions d'euros, l'Etat luxembourgeois 5,5.
Les Qataris ont également encaissé une grande partie (67,1 millions d'euros) du profit (71 millions) 2014 de KBL dont ils sont l'actionnaire unique.
Pierre Sorlut
