Les paradis fiscaux attirent les banques européennes
Depuis 2014
Les paradis fiscaux attirent les banques européennes
En matière d'évasion fiscale, HSBC arrive en tête avec plus de 62% de ses bénéfices avant impôt comptabilisés dans des paradis fiscaux entre 2018 et 2020.
Photo: AFP
Plusieurs établissements financiers continuent d'enregistrer 14% de leurs bénéfices dans des territoires à l'imposition favorable, calcule ce lundi l'Observatoire européen de la fiscalité. Et ce malgré les scandales pointant du doigt les multinationales pour les mêmes raisons.
Les paradis fiscaux attirent les banques européennes
Plusieurs établissements financiers continuent d'enregistrer 14% de leurs bénéfices dans des territoires à l'imposition favorable, calcule ce lundi l'Observatoire européen de la fiscalité. Et ce malgré les scandales pointant du doigt les multinationales pour les mêmes raisons.
(AFP) - En matière de fiscalité, les banques européennes sont loin d'être blanches comme neige. L'Observatoire européen de la fiscalité révèle en effet ce lundi qu'elles n'ont pas réduit leur présence dans les paradis fiscaux ces dernières années, malgré plusieurs scandales ayant révélé les pratiques douteuses des multinationales pour échapper à l'impôt.
Ainsi, plusieurs établissements financiers enregistrent chaque année 20 milliards d'euros, soit 14% de leurs bénéfices totaux, indique l'Observatoire dans son étude. Un pourcentage resté stable depuis 2014, dans 17 territoires à la fiscalité particulièrement favorable. Parmi eux les Bahamas, les Îles vierges britanniques, le Panama, mais aussi Malte et le Luxembourg.
«Les bénéfices comptabilisés dans les paradis fiscaux sont anormalement élevés: 238.000 euros par employé, contre 65.000 euros dans les autres pays», précise l'organisme financé par la Commission européenne. Parmi les grandes banques l'Observatoire identifie HSBC comme la championne de ces pratiques.
Plus de 62% de ses bénéfices avant impôt ont été comptabilisés dans des paradis fiscaux entre 2018 et 2020, contre 49,8% pour l'italienne Monte dei Paschi (BMPS) qui arrive en deuxième position. Standard Chartered (29,8%) complète le podium. Les allemandes Deutsche Bank et NordLB arrivent en 4e et 5e position.
Les scandales LuxLeaks, en 2014, puis Panama Papers ont placé le sujet de l'évasion fiscale sur le devant de la scène et provoqué un durcissement des obligations de transparence financière. Des négociations sont en cours à l'OCDE pour une imposition minimum des profits des multinationales afin de lutter contre les paradis fiscaux.
L'Observatoire estime qu'un taux minimum de 15% sur les banques permettrait de générer 3 à 5 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour les pays européens. Ces chiffres tripleraient pour atteindre 10 à 13 milliards avec un taux de 25%.
Une série d'articles publiés jeudi par «Le Monde», la «Süddeutsche Zeitung» ou «El Mundo» affirme que certains cabinets fiscalistes du Grand-Duché «contournent discrètement» les règles européennes contre l'évasion fiscale. Une affirmation démentie par le ministère des Finances.
Les ministres des Finances du G7 sont tombés d'accord samedi sur la fiscalité des entreprises multinationales. Un accord «sans précédent», salué entre autres par Pierre Gramegna, ministre luxembourgeois.
La Commission européenne a affiché son souhait de mettre en place de nouvelles règles afin de lutter contre l'évasion fiscale, un mois après les révélations d'OpenLux sur la Place financière luxembourgeoise.
Les États de l'UE adoptent des mesures pour plus de visibilité en matière de politique d'imposition, et le ministre de l'Économie Franz Fayot veut que le Luxembourg suive ces dispositions.
L'enquête sur l'attrait de l'abri fiscal offert par le Luxembourg à de nombreuses personnalités et firmes a aussi mis en lumière des investisseurs peu scrupuleux. Des identités immédiatement transmises à la Justice.
Après LuxLeaks et les Panama Papers, une nouvelle enquête de la presse met en lumière la présence de fonds douteux, pouvant provenir d'activités illicites ou liés à des criminels. Le gouvernement luxembourgeois se défend.
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