Les frontaliers rapportent plus qu'ils ne coûtent à l'Etat
Les frontaliers rapportent plus qu'ils ne coûtent à l'Etat
Le besoin de main-d'oeuvre frontalière au Luxembourg est une réalité. Ainsi, le nombre de Belges, Français ou Allemands recrutés au Grand-Duché ne cesse d'augmenter. Plus 4,3% chaque année entre 2015 et 2019, a même calculé le Statec. Mais l'organisme statistique s'est aussi livré à un petit exercice de calcul intéressant sur ce que pouvait rapporter et coûter à l'Etat ces étrangers travaillant ici, vivant ailleurs mais disposant de certains droits et aides attribués par les finances publiques luxembourgeoises. Au final, la balance est loin d'être négative pour le pays.
Car grâce à leur travail, et aux quelque 10,32 milliards d'euros de salaires qu'ils perçoivent des entreprises privées installées au Luxembourg (chiffre 2019), les frontaliers sont aussi sources de richesses. L'impôt sur le revenu prélevé directement sur les paies de ces 200.700 salariés, par exemple, a rapporté l'an passé près de 1,03 milliard d'euros. Une recette qui passe à 2,28 milliards d'euros pour les cotisations sociales perçues.
Et même si l'étude du Statec n'en tient pas compte, il faudrait également prendre en compte les rentrées dues à la perception de la TVA sur les produits achetés par ces mêmes frontaliers (et cela au-delà des seules accises perçues sur les ventes de tabac ou de carburants). L'an prochain, le budget 2021 luxembourgeois, compte d'ailleurs sur la quote-part des frontaliers (et les routiers internationaux) pour engranger 77 des 140 millions d'euros que devrait rapporter la nouvelle taxe CO2. Une ''fiscalité verte'' qui entrera en service dès le 1er janvier 2021.
Donc, oui, les cols bleus et blancs issus de France, Belgique et Allemagne participent bien à la cagnotte publique. Mais ces frontaliers coûtent aussi. Moins qu'ils ne rapportent toutefois aux caisses de l'Etat, détaille le Statec. La balance penchant en faveur des finances nationales pour environ +154 millions d'euros, toujours selon les données 2019.
Pour le Statec, les prestations sociales dont bénéficient ces travailleurs pèseraient pour 2,61 milliards d'euros. A mettre donc en parallèle avec les 3,31 milliards de recettes liées à l'impôt sur le revenu et les cotisations sociales prélevés. La somme des prestations se répartissant entre le versement des pensions (pour 1,1 milliard) et l'attribution d'autres prestations (1,51 milliard).
Et même si l'on ajoute les bourses étudiantes attribuables également aux enfants de frontaliers (26,7 millions d'euros l'an passé), le compte reste favorable aux finances sur lesquelles veille Pierre Gramegna.
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