Les fournisseurs de 5G mettent les bouchées doubles
Les fournisseurs de 5G mettent les bouchées doubles
(jm avec Marco Meng) De Proximus à Orange en passant par Post Luxembourg, tous les fournisseurs de réseau se bousculent dans la course à la 5G pour couvrir le Grand-Duché avant 2024, selon nos confrères du Luxemburger Wort. Et tous se veulent rassurants sur ce sujet débattu en octobre dernier à la Chambre, après le dépôt d'une pétition réclamant l'arrêt définitif du déploiement de cette technologie.
Mais les fournisseurs ont un calendrier précis à tenir. La mise aux enchères des fréquences 5G, l'été dernier, oblige les entreprises à couvrir plus de 50 % du territoire luxembourgeois d'ici la fin de 2022 et au moins 90 % deux ans plus tard. Toutefois, les fournisseurs tablent sur un calendrier plus précoce, peut-être dès 2022. Car les quatre fournisseurs ayant décroché des fréquences redoublent d'énergie pour couvrir le territoire.
Proximus (Tango, Telindus) et Orange construisent tous deux leurs réseaux mobiles 5G en collaboration avec Nokia. Le fournisseur de réseau finlandais fournira les émetteurs et les antennes intelligentes après que le partenaire initial, le chinois Huawei, a finalement été exclu du déploiement de la 5G. Non sans une pression politique au niveau européen. De son côté, Post Luxembourg s'est allié avec Ericsson.
C'est donc l'heure des grands travaux. En revanche, il n'est pas prévu de «construire de nouveaux mâts spécifiquement pour la 5G», précise Gérard Hoffmann, CEO de Proximus. La 5G sera ajoutée aux sites radio existants, a également indiqué Post Luxembourg. Les ondes radio du futur réseau seront d'ailleurs les mêmes que celles utilisées pour la télévision, la radio et les réseaux de téléphonie mobile existants. Une manière parmi d'autres de rassurer les utilisateurs.
Les opérateurs doivent aussi en principe respecter les limites d'émissions fixées par les autorités. Au Luxembourg, les réglementations limitant le champ électromagnétique généré par une antenne sont parmi les plus strictes d'Europe», assure Cliff Konsbruck, directeur de l'activité télécoms de Post Luxembourg.
Les fournisseurs vont même plus loin dans leur argumentaire pour apaiser les tensions, mettant en avant une éventuelle exposition globale aux champs électriques en baisse. « Avec la possibilité de diriger les ondes électromagnétiques spécifiquement vers l'utilisateur final, il n'y aura plus d'émissions dans des directions où il n'y a pas de demande », note Gérard Hoffmann.
La 5G utilise en effet la même bande de fréquences que les technologies précédentes, mais de manière plus efficace et moins gourmande en énergie, grâce à de nouveaux types d'antennes actives à forme de faisceau qui dirigent le signal radio vers l'utilisateur de manière très spécifique et en cas de besoin, plutôt que d'émettre dans toutes les directions en permanence, comme le font les antennes traditionnelles. Le spectre est utilisé plus efficacement avec la 5G car les mêmes fréquences peuvent être émises avec des signaux différents dans plusieurs directions sans interférer les unes avec les autres.
Ainsi, le développement de la technologie 5G devrait avoir pour effet de remplacer entièrement le réseau 3G à partir de l'année prochaine. Elle ne remplacera en revanche pas pour l'instant le réseau 4G, mais le complétera en permettant aux appareils de se connecter simultanément aux réseaux 5G et 4G et d'envoyer et de recevoir des données via les deux technologies d'interface radio.
Cela aussi augmente la sécurité des connexions et permet des transferts de données plus rapides. L'occasion de renouveler également les équipements 4G avec des antennes de dernière génération «beaucoup plus efficaces et consommant moins d'énergie», pointe Marc Hoffmann. Une nécessité, car le trafic de données mobiles augmente de plus de 40 % par an - la 4G ne pourra pas le supporter plus longtemps. Sinon, à un moment donné, il ne sera plus possible de se connecter à Internet avec son smartphone ou de passer des appels sur son téléphone portable.
La vitesse d’exécution des appareils sera aussi plus rapide. Avec la 4G, le téléchargement d'un film HD de 120 minutes prend plus de trois minutes, contre trois secondes avec la 5G. Ce nouveau réseau sera aussi indispensable pour de nouvelles technologies en développement. Elle permet aux appareils d'interagir entre eux en «temps réel» en quelques millisecondes. « Les communications, la médecine, les villes intelligentes, l'industrie 4.0... tous les domaines d'activité bénéficieront de cette percée», déclare Gérard Hoffmann. La réalité virtuelle ou augmentée - par exemple, les opérations médicales que le chirurgien contrôle à distance en ligne - serait très difficile à mettre en place sans la 5G, tout comme le fonctionnement en toute sécurité des véhicules autonomes.
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