Les entreprises au secours de la transition énergétique
Les entreprises au secours de la transition énergétique
La doctrine rifkinienne prend corps dans la transition énergétique et les acteurs économiques arrivent en renfort se sont félicités ce jeudi le ministre de l’Economie Etienne Schneider et le secrétaire d’Etat au développement durable Claude Turmes au cours d’une conférence de presse organisée boulevard Royal.
Via la décentralisation de la production d’électricité renouvelable prônée par le futurologue américain Jeremy Rifkin le gouvernement trouve la voie d’un développement durable. Parallèlement aux polémiques relatives à l’installation d’industries potentiellement polluantes sur le territoire national, l’exécutif a lancé cette année un appel d’offres pour que des entités, établissements publics ou entreprises privées, disposant de surface exploitables pour l’installation de parcs photovoltaïques produisent de l’électricité et l’injectent dans le réseau.
La procédure diffère de celle appliquée aux particuliers et aux coopératives qui prennent elles la forme de tarif d’injection. La nouvelle procédure lancée par appel d’offres permet aux entreprises d’installer des panneaux photovoltaïques sur leur toiture, soit en coopération avec des producteurs d’énergie soit par leur propres moyens, et la rentabilité est assurée par l’État. «Par exemple, si vous mettez votre électricité sur le marché à 40 euros le mégawatt-heure et que votre prix de production s’établit à 95 euros, la différence entre le prix de marché et votre prix de production est couverte par un bonus apporté par l’État», explique Tom Eischen, commissaire à l’Energie.
Un demi-succès pour le premier appel d'offres
Le premier appel d’offres du genre portait sur la production de 20 mégawatt-heure. Fin août le ministère avait reçu dix offres qui permettaient d’en générer 15. Mercredi, toutes ont obtenu le feu vert. Deux parcs photovoltaïques seront installés courant 2019 sur des terrains industriels et huit sur des grands bâtiments de Luxembourg, détaillent les représentants de l’exécutif.
Ils gardent en revanche pour eux la localisation des terrains et l’identité des porteurs de projets. Tom Eischen développe sur la méthode: «Il revient à l’entreprise de définir son modèle d’affaires, la surface du parc, la puissance visée, la quantité d’énergie produite et le bonus dont elle aura besoin pour rentabiliser l’installation.» L’État financera le bonus sur base d’une enveloppe prédéfinie.
Le cas Google sera intéressant
Une telle production d’énergie verte pourrait devenir une condition sine qua non à l’installation d’une entreprise sur le sol luxembourgeois à l’avenir dans le cadre d’une procédure commodo-incommodo selon Claude Turmes. «Le cas Google sera intéressant», fait-il valoir.
Par son adhésion à l’initiative RE100, le géant du numérique, intéressé par l’installation d’un centre de données à Bissen, s’engage à terme à s’approvisionner à 100 % en énergies renouvelables. «Maintenant il faut voir comment on va mettre ça en musique.
Pour le moment on en est au début du dossier, mais quand Google va s’implanter on aura une bonne base de discussion sur leur approvisionnement électrique», avance le secrétaire d’État Déi Gréng. Il précise en complément et pour ne parer à toute frénésie qu’aucun dossier n’a pour l’heure été introduit par Google.
Etienne Schneider voit un «grand potentiel» de production d’énergie renouvelable sur les terrains industriels. Selon les chiffres donnés par son ministère et grâce aux avancées technologiques, la compétitivité coût de l’énergie solaire convergerait avec celle de l’éolien.
Ce qui permet au ministre de l’Economie d’assurer que les objectifs environnementaux visés pour 2020 seront atteints «malgré les contraintes de la croissance économique associée à la pression démographique». Le ministre LSAP promet de grandes ambitions pour 2030. Le Luxembourg va se doter d’ici fin 2019 d’un plan énergie climat détaillé. Les entreprises y joueront un rôle.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
