Les décideurs satisfaits du plan de 8,8 milliards
Les décideurs satisfaits du plan de 8,8 milliards
(DH avec la rédaction économique du Luxemburger Wort) - Mercredi dernier, les ministres des Finances, de l'Economie et des Classes moyennes ont détaillé leur plan pour aider les entreprises à passer la crise du covid-19. A la clé, ce sont 8,8 milliards d'euros qui seront répartis entre dépenses d'urgence, reports de paiement et aides au crédit. Des mesures très favorablement accueillies par tous les principaux décideurs et personnalités du monde économique luxembourgeois.
«Du jamais-vu», assure Guy Hoffmann, le président de l'Association des banquiers luxembourgeois (ABBL) qui a participé à l'élaboration du paquet d'aides. Selon lui, le gouvernement a apporté une «réponse forte» à la crise. «Il faut maintenant voir si cela est suffisant», lui répond en écho Tom Wirion, le directeur général de la Chambre des artisans, qui s'interroge sur la durée de la crise. Tom Wirion espère également que le montant maximum des subventions de l'Etat pour les entreprises sera bientôt porté à 800.000 euros comme cela a été rendu possible par l'assouplissement des règles de l'UE. Une mesure qui multiplie par quatre le maximum des aides pouvant être accordées par l'Etat avant la crise
Autre mesure saluée par tous, notamment par René Winkin, le directeur de Fedil, la garantie par l'Etat d'un volume de crédit de 2,5 milliards d'euros. Et s'il est une mesure que tous les acteurs de la scène économique du pays attendaient, c'est bien celle des demandes de chômage partiel. A condition, comme le fait savoir Romain Schmit, le secrétaire général de la Fédération des artisans (FDA), que l'administration publique réussisse le pari de traiter les demandes en ligne «rapidement et sans heurts». Car «l'impatience est grande chez les entreprises qui veulent savoir où elles vont», insiste-t-il.
Autre satisfecit, l'indemnité d'urgence certifiée. Cette mesure introduite pour aider indépendants et entreprises de moins de neuf salariés, permet aux TPE de bénéficier d'une aide forfaitaire de 5.000 euros, ni remboursable, ni imposable. François Koepp, le secrétaire général de l'Horesca, demande toutefois un effort supplémentaire et de multiplier par trois la subvention annoncée pour des entreprises qui emploient jusqu'à 20 personnes.
Un bémol toutefois. Carlo Thelen, le directeur de la Chambre de commerce, juge en effet que «cette mesure ne sera pas suffisante ». «Elle évitera les goulots d'étranglement à court terme, mais la crise va certainement durer un peu plus longtemps.»
«Le défi pour l'UEL, les associations et les chambres professionnelles est désormais d'informer au mieux les entreprises afin que le soutien financier parvienne le plus rapidement possible», insiste, quant à lui, Jean-Paul Olinger. Pour le directeur de l'Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), «une bonne coopération avec les banques est indispensable» puisqu'il est possible que «30 à 40.000 entreprises préparent actuellement leurs documents afin de demander une extension de paiement ou un nouveau crédit. C'est un défi logistique.»
Un défi que sont prêtes à relever les banques luxembourgeoises de la Place selon Guy Hoffmann. Ce dernier rappelle que si le contexte général du secteur ne donnait pas lieu à un optimisme béat, les banques luxembourgeoises demeuraient «stables en termes de solvabilité et de ratio de capital». Pour rappel, si l'Etat apportera 85% de cautionnement de crédits émis par les entreprises luxembourgeoises dans les prochains mois, les 15% restants seront assurés par les établissements bancaires. En l'occurrence, la Spuerkeess, BGL BNP Paribas, la BIL, Raiffeisen, la Banque de Luxembourg et ING.
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