Les banques devront limiter les crédits immobiliers
Les banques devront limiter les crédits immobiliers
Préoccupation n°1 des Luxembourgeois, selon le dernier sondage Politmonitor, la question du logement est aussi un souci pour le gouvernement. D'abord pour permettre la création de plus d'habitats à tarif accessible, mais aussi pour éviter que l'achat d'un bien ne se transforme en un risque de vulnérabilité pour les ménages du pays et... le système bancaire. Aussi, le ministre Pierre Gramegna (DP) vient-il de convaincre la commission des Finances qu'il était temps d'agir.
Président de ladite commission, André Bauler ne cache pas lui non plus que l'urgence est là, en matière de réglementation du niveau des crédits immobiliers accordés particulièrement. «Il faut savoir que l'endettement moyen des ménages luxembourgeois approche les 178% de leur revenu macroéconomique disponible. Cela alors que la moyenne européenne n'est que de 104%», souligne le député libéral. Au moindre revers, certaines familles se retrouvent sans moyen suffisant pour non seulement éponger l'emprunt effectué pour se loger ou investir dans l'immobilier, mais même vivre décemment.
Voilà pourquoi les élus ont souscrit à la décision du Comité du risque systématique de sommer les banques de se montrer beaucoup moins généreuses (ou prudentes, selon le terme que l'on souhaitera) en matière de crédit pour l'achat d'une maison ou d'un appartement. Et de définir des recommandations pour qu'à compter du 1er janvier 2021, les établissements bancaires adoptent des plafonds tels que désormais définis. «Trois paliers qui peuvent protéger l'acheteur mais aussi, freiner la spéculation ou sauvegarder la place de toute explosion de la bulle immobilière».
Ainsi, trois cas de figure ont été déterminés pour servir de cadre aux banquiers (ou autres organismes de crédit). A charge pour la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) de veiller à la bonne application de cette recommandation
- Pour un propriétaire qui souhaite étendre son patrimoine immobilier par un achat : le crédit accordé ne pourra dépasser les 80% du montant de l'investissement (et pour 800.000€ d'emprunt maximum);
- Pour un primo-acquérant : 100% du montant du bien visé pourra être accordé, en fonction bien entendu des ressources disponibles pour assurer les mensualités;
- Pour un achat lié à un déménagement (avec vente du bien précédent) : la barre est fixée à 80% du prix d'achat.
Pour la Commission du risque systémique, cette triple mesure «ne vise nullement à priver les jeunes ménages de la possibilité d’acquérir une résidence principale». Et Pierre Gramegna de souligner que la fixation des nouveaux standards permettra de limiter l’émergence d’un endettement excessif des ménages, «lequel demeure un facteur de baisse de la consommation et de l’épargne nécessaire à une croissance économique robuste».
Au passage, on retiendra que la CSSF a pour mission d'informer les pays limitrophes du Grand-Duché de ces plafonds en vigueur nationalement. Cela afin de prévenir l’évitement des limites prévues à travers un recours à des établissements prêteurs dans les Etats voisins. De quoi éviter une distorsion du marché de crédit et/ou l’installation d’une concurrence déloyale de la part d’acteurs externes à l’économie domestique.
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