Les baisses d'effectifs reprennent dans les banques
Les baisses d'effectifs reprennent dans les banques
Reportée en raison de la pandémie, la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans le secteur bancaire à travers le monde va reprendre. Preuve en est les annonces effectuées ces dernières semaines au sein des douze principales banques d'investissement au niveau mondial. Des coupes effectuées d'ailleurs principalement en Europe, puisqu'au troisième trimestre 2020, 5% des effectifs de «front office» ont été supprimés sur l'ensemble du Vieux continent, selon Les Echos.
Et les perspectives pour les prochains mois ne s'annoncent pas spécialement réjouissantes puisque l'épée de Damoclès qui avait été levée depuis le mois de mars fait son retour. Que ce soit chez HSBC qui avait annoncé, en février, la suppression de 35.000 emplois sur trois ans et la réduction de son activité aux Etats-Unis et en Europe, chez Unicredit et ses 8.000 suppressions envisagées d'ici 2023 ou bien encore chez Deutsche Bank avec un allègement envisagé de 18.000 emplois d'ici 2022.
Au total, ce sont pas moins de 88.000 emplois en Europe qui devraient être supprimés, selon les annonces réalisées par une dizaine de banques au cours des mois qui ont précédé l'arrivée du covid-19. Des annonces justifiées aussi bien par les conséquences de la digitalisation, le maintien des taux bas ou encore l'émergence de nouveaux acteurs, plus agiles que les établissements bancaires traditionnels.
«Pour le Luxembourg, à ce jour, nous n'avons pas d'informations concrètes sur une baisse des effectifs dans les établissements de la Place», indique vendredi Laurent Mertz, secrétaire général de l'Aleba. Même son de cloche du côté de l'OGBL où Véronique Eischen assure «ne pas avoir eu vent de quoi que ce soit pour le moment». Si les deux syndicats concèdent tous deux que le contexte international est «compliqué» et que son impact devrait se concrétiser en 2021, leur analyse des solutions à apporter diverge profondément.
L'Aleba mettant en avant l'accord de principe trouvé avec l'ABBL et l'ACA pour permettre aux salariés de la Place de «bénéficier d'une stabilité», l'OGBL soutenu par le LCGB souhaite «négocier dans la convention collective des mesures de maintien dans l'emploi, justement à cause des incertitudes actuelles». Une fois n'est pas coutume, les inquiétudes des syndicats se trouvent partagées par Luxembourg for Finance, l'agence de promotion de la Place, qui évoque des «perturbations majeures» à prévoir dès l'an prochain.
En cause, selon les cadres dirigeants actifs dans de grandes banques, des gestionnaires d'actifs ou d'assureurs, la baisse du chiffre d'affaires pour 2020 par rapport aux prévisions et le gel des investissements internationaux en 2021. Au niveau national, les dernières prévisions du Statec tablaient sur une croissance de 7% du PIB en 2021. Des prévisions qui seront revues à la baisse dans une note de conjoncture qui doit être publiée «fin novembre, voire un peu plus tôt car certaines choses sont en train de se faire», selon Serge Allegrezza, directeur du Statec.
Selon la Commission européenne, la croissance au Grand-Duché en 2021 devrait atteindre 3,9%, contre 3,5% en Allemagne, 4,1% en Belgique et 5,8% en France.
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