Le télétravail s'ouvre à plus de fonctionnaires
Le télétravail s'ouvre à plus de fonctionnaires
La réglementation relative au télétravail au Luxembourg commence à dater. Ainsi, le règlement grand-ducal spécifique remonte à 2012. Mercredi, le ministre de la Fonction publique, Marc Hansen (DP) a annoncé que ce texte n'allait plus tarder à être modifié «afin d'élargir le périmètre de la population d'agents éligibles au télétravail». Une proposition devrait être faite en ce sens avant la fin du premier semestre 2020.
Pareil élargissement semble logique à l'heure où le télétravail décolle dans le pays. En 2018, le Statec estimait qu'un salarié sur cinq employé au Luxembourg avait pu bénéficier, au moins une fois, de cette pareille mesure. Soit déjà près de 90.000 des 448.900 employés du Grand-Duché.
La même deadline (juin 2020) a été fixée par le ministre pour que ses services planchent à la réalisation d'un guide sur cette mesure. Le but de cette publication étant de «garantir l'implémentation du télétravail dans la fonction publique luxembourgeoise de manière optimale». Il est vrai que l'expérience menée d'octobre 2017 à juin 2018 a eu suffisamment d'échos positifs pour que le pays adapte le télétravail à encore plus de bureaucrates.
Ces mesures, Marc Hansen les a dévoilées dans une réponse parlementaire adressée au député Mars di Bartolomeo (LSAP). Celui-ci avait en effet interpellé le ministre sur le bilan des neufs mois du projet-pilote. Cette expérimentation avait alors concerné une centaine d'agents de la fonction publique (volontaires), en CDI, en poste depuis plus de cinq ans, dans la limite des 8 heures hebdomadaires de travail à domicile.
Un suivi détaillé
Semaine après semaine, l'Observatoire de la Fonction publique avait alors questionné ces agents impliqués sur leur perception du télétravail. Notant, par exemple, l'évaluation du bien-être ressenti ou de leur performance. L'étude avait aussi porté sur le regard des collègues et des chefs de service sur les impacts de cette nouvelle formule d'organisation.
Et, à en croire le ministre «les résultats ont été positifs, tant du côté des télétravailleurs que des supérieurs hiérarchiques. Les résultats des collègues des télétravailleurs étant neutres à positifs».
Les fonctionnaires télétravailleurs-pilotes ont effectivement relevé une amélioration de leur bien-être, couplée à une augmentation de leur performance individuelle. La suppression des trajets domicile-bureau est l'un des facteurs qui a été le plus apprécié durant le test.
Du côté de la hiérarchie, il a été relevé que des «adaptations managériales» devenaient indispensables avec l'application du télétravail. De la nécessité donc d'un guide aidant les uns et les autres à trouver leur place dans ce dispositif. Par ailleurs, les N+1 insistent sur le fait que le déploiement du télétravail constituait un «facteur d'attractivité» vers les postes de l'Administration. Désormais que l'administration d'Etat compte plus de 28.000 agents, il faudra voir combien seront sensibles à délaisser leur bureau pour travailler à domicile à l'avenir.
