Le sort de Liberty Steel reste incertain
Le sort de Liberty Steel reste incertain
Alors que la demande est là, les chaînes de production Liberty Steel Dudelange tournent toujours au ralenti. Un paradoxe dû aux aléas financiers qui ont bousculé le groupe sidérurgique depuis mars dernier. «C'est une situation frustrante», n'a d'ailleurs pas caché, mercredi matin, le ministre de l'Economie devant les députés de la commission Economie. «Alors que la conjoncture reprend, on se retrouve avec une usine qui ne fonctionne pas à plein rendement.»
Et de l'avis même de Franz Fayot (LSAP), il n'y a guère plus de visibilité aujourd'hui que ces semaines dernières sur ce qui attend l'usine, rachetée en 2019 par le groupe industriel alors conduit par Sanjeev Gupta. Le chômage partiel reste de mise (85 équivalents temps plein sur 220 postes) et toujours pas de possibilité de miser sur une reprise par un autre investisseur solide. «Reste que l'on sent bien que le gouvernement fera tout pour éviter une liquidation», commente le député André Bauler (DP), président de la commission Economie.
Pour l'heure donc, l'exécutif luxembourgeois «maintient les échanges». Aussi bien avec les partenaires sociaux que les financiers qui tentent de sauver le groupe de la débâcle. Des relations existant aussi avec des investisseurs prêts à récupérer les sites de Liège et Dudelange à la production intimement liée, «mais cela ne se dit pas sur la place publique».
Pas dans l'arsenal du gouvernement
«Fayot nous a assuré que les salaires des employés semblaient assurés pour juillet-août. Mais après?», interroge Laurent Mosar. Pour le député CSV, une lueur d'espoir a été aperçue du côté de la Commission européenne. «Enfin, une légère ouverture», relativise le parlementaire d'opposition. En effet, face à l'impasse financière, la commissaire à la concurrence (Margrethe Vestager) interpellée sur ce dossier pourrait accorder une certaine flexibilité dans la reprise de l'usine dudelangeoise par son ancien propriétaire, ArcelorMittal.
«Mais une clause fixe à dix ans, l'interdiction d'une pareille opération, rappelle André Bauler. Et à ce stade, le ministre Fayot juge très improbable cette piste». Mais ce recours n'est pas abandonné...
Tout comme le scénario d'une nationalisation continue à être évoqué. Même Laurent Mosar, «pour éviter le pire, la fermeture», ne s'y opposerait pas. En tout cas, le député CSV évoque librement la possibilité. «Cela ne fait pas de moi un ami de François Mitterrand», sourit l'intéressé en évoquant le souvenir du président français qui, dans les années 80, avait nationalisé toute la sidérurgie française.
Un actionnariat d'Etat à 100%? Même un socialiste comme Franz Fayot n'y croit guère : «Cela ne figure pas dans l'arsenal du gouvernement». Reste donc l'éventualité d'une participation partielle, un peu à l'image de ce qui s'était produit pour l'entreprise Paul Wurth après la crise de 2008. La Société nationale de crédit et d'investissement, que contrôle l'Etat, pourrait par exemple entrer dans le capital au côté d'un investisseur privé.
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