Le secteur de l'automobile à la croisée des chemins
Le secteur de l'automobile à la croisée des chemins
La prochaine gratuité des transports en commun, la priorité donnée à la mobilité douce dans les villes, les nouvelles normes de pollution, tout comme les hausses répétées des tarifs à la pompe n'ont pas freiné l'engouement des résidents luxembourgeois pour les voitures en 2019.
C'est ainsi qu'avec 740 véhicules motorisés pour 1.000 habitants, d'après Eurostat, le ratio au Grand-Duché est le plus élevé de l'Union européenne où la moyenne est proche de 600. Et au jeu de la concurrence, c'est le groupe VW qui se positionne le mieux en 2019.
Même si le coût des transports pèse de plus en plus sur le budget des ménages, le récent record d'immatriculations établi en fin d'année dernière - 55.000 véhicules soit 4% de plus qu'en 2018 – témoigne à nouveau de cette cote de popularité. De quoi réjouir les professionnels du secteur avant l'ouverture de l'Autofestival (25 janvier – 3 février).
«2019 a été une bonne année. Après trois années de progression continue, nous en sommes à 16% d'augmentation depuis 2015», se félicite Philippe Mersch, le président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo).
Pour ce dernier, la belle santé du secteur s'explique en premier lieu «par le dynamisme démographique et économique du Luxembourg», mais aussi par deux autres facteurs qui sont «l'augmentation du nombre de frontaliers qui ont le profil à utiliser des voitures de société» et «l'arrivée sur le marché de nouvelles technologies».
Ce dynamisme est confirmé par d'autres chiffres puisque, selon KPMG, ces deux dernières années 33 nouvelles voitures, en moyenne, ont été mises en circulation chaque jour. Toujours d'après le cabinet d'audit, le chiffre de 500.000 voitures particulières et à usage mixte sera atteint en 2026. Pour l'heure, au 1er janvier, 426.206 véhicules particuliers ou à usage mixte étaient immatriculés au Luxembourg, soit deux fois plus qu'il y a 20 ans.
En attendant que l'année 2020 ouvre «une décennie de mutation du secteur», selon certains experts, la grande majorité des véhicules sillonnant les routes du Grand-Duché restent propulsés par un moteur thermique, essence ou diesel. Malgré les aides de l'Etat, l'électrique n'a pas encore réalisé de percée significative.
Le diesel, malgré une baisse au niveau européen, garde la cote chez les «avaleurs de kilomètres» luxembourgeois et ce malgré les hausses constantes des prix à la pompe. Pourtant, les mesures annoncées dernièrement par le gouvernement avec l'entrée en vigueur, en mars de nouvelles normes WLTP (World Harmonised Light Vehicle Procedure) et une révision de l'imposition des voitures pourraient inverser la donne et booster l'électrique.
A la suite du vote de l'Union européenne, au début de 2019, de réduire drastiquement les émissions de CO₂, d'ici dix ans, 70% des véhicules neufs ne devront plus fonctionner avec un moteur thermique. Le cabinet KPMG estime ainsi que le parc auto sera ainsi composé d'un quart de véhicules électriques à batteries, un quart d'électrique hybride, un quart de voitures à hydrogène et un quart de voitures diesel ou essence. L'édition 2020 de l'Autofestival devrait nous apporter les premières tendances.
