Le secteur automobile ronge son frein
Le secteur automobile ronge son frein
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En mars, le nombre d'immatriculations enregistrées au Luxembourg a chuté de moitié d'un mois à l'autre. Jamais depuis 1981, la Société Nationale de Circulation Automobile n'avait affiché pareil bilan : 2.798 nouvelles plaques jaunes émises seulement. Il est vrai que, à l'instar des autres domaines d'activité, le secteur automobile a dû couper le moteur voilà cinq semaines. «Le gouvernement avait limité notre activité aux seules opérations de dépannage et réparations d'urgence. Et depuis le 7 avril, le champ s'est un peu élargi», indique Guido Savi, de la Febiac Luxembourg.
Désormais, liste la voix de la Fédération européenne des constructeurs et importateurs de voitures, les activités possibles intègrent en plus «le remplacement des pneus, les entretiens et les travaux de carrosserie nécessaires aux remises en circulation». Sans oublier la livraison de leur véhicule aux clients. Pas de quoi faire tourner à plein régime les quelque 180 garages et concessions du Grand-Duché. Mais les instances professionnelles discutent avec le gouvernement pour accélérer le mouvement.
Pour l'instant, pas plus le ministre de l'Economie que celui du Travail n'a annoncé la réouverture des showrooms. Une mesure plus qu'attendue dans un pays qui, en année normale, assure la vente de plus de 55.000 modèles. Et qui permettrait aux commerciaux de ne plus être en chômage partiel et aux enseignes de retrouver le chemin des rentrées financières.
Côté allemand, les vendeurs auto sont autorisés à reprendre les affaires en début de semaine. Un sort qu'envie la Febiac pour les marchands luxembourgeois. «D'autant que faute de ventes, les garages du Luxembourg ont accumulé des stocks de véhicules qui auraient dû trouver preneurs.» Et chez certains constructeurs, il faudra vite s'en débarrasser sitôt la reprise d'activité.
Des stocks à écouler
Car si le marché est au point mort, le calendrier de certaines législations et normes obligatoires lui continue à filer. Des quantités de voitures dites "en fin de série" devront donc être vendues au plus vite, pour respecter les exigences européennes. «Une tolérance peut être accordée aux concessions, mais elle ne concernera que 10% du volume immatriculé dans l'année du modèle en question. C'est peu» , indique la Febiac.
Aussi, en bonne lobbyiste, la Fédération presse le gouvernement luxembourgeois, en tant qu'Etat membre, à faire pression auprès de l'Union européenne pour obtenir une dérogation à ces règlements. «Mais que ce soit sur le calendrier de reprise comme sur ces questions de loi, nous faisons confiance à l'Etat pour nous entendre», plaide Guido Savi. Bien loin des tensions du début d'année sur les taxes sur les émissions polluantes. Mais ça c'était avant le covid-19...
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