Le secteur automobile prédit une année noire
Le secteur automobile prédit une année noire
Six semaines après la réouverture des concessions, les clients tardent encore à revenir. Bien que les chiffres de la SNCA fassent état, pour le mois de juin, d'une reprise du nombre d'immatriculations, la situation reste bien loin du niveau enregistré en 2019. Si 4.648 véhicules neufs ont été enregistrés le mois passé, soit un niveau proche de celui d'avant le confinement, ce chiffre apparaît éloigné du niveau de juin 2019 (-10,6%).
Pour la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo), cette reprise de l'activité dans les concessions s'explique surtout et avant tout par les livraisons des véhicules commandés notamment pendant l'Autofestival, des véhicules qui s'étaient retrouvés dans «des goulots d'étranglement» en raison de la crise sanitaire. Nouvelles immatriculations ne riment donc pas avec ventes, estime la Fedamo qui martèle que la fermeture des showrooms entre le 16 mars et le 11 mai aura eu pour conséquence un «effondrement complet des ventes», puisque «rares ont été les véhicules livrés et enregistrés».
Avec des mois de mars, avril et mai enregistrant un recul de 50,2%, 78,9% et 43,8% des immatriculations, les représentants du secteur tablent sur une année noire en termes de chiffre d'affaires. «Si la tendance reste inchangée, il manquera environ 18.000 voitures d'ici la fin de l'année» , affirme vendredi la Fedamo qui avance un manque à gagner «de plus d'un demi-milliard d'euros». Conséquence directe de cette estimation, une menace directe sur les quelque 5.000 emplois actifs dans le secteur automobile dans le pays. Raison pour laquelle la fédération plaide une nouvelle fois pour «une aide et un soutien cohérents tout au long de l'année».
Pour rappel, l'année 2019 avait été une année record avec le franchissement du seuil symbolique des 55.000 nouvelles immatriculations. Un engouement qui avait surtout profité aux marques allemandes puisque Volkswagen, Mercedes et BMW avaient écoulé le plus de véhicules. Selon un rapport de l'Agence européenne pour l'environnement publié en avril 2019, les consommateurs luxembourgeois privilégient les voitures lourdes et puissantes, comme les SUV ou les véhicules tout-terrain. Conséquence logique, avec 127 g/km, les véhicules immatriculés au Luxembourg sont également dans le haut du tableau en termes d'émission moyenne de CO2.
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