Le port de Mertert fait le dos rond face à la tempête
Le port de Mertert fait le dos rond face à la tempête
(Jmh avec Marco Meng) - La première année de Jürgen Helten n'aura pas été un long fleuve tranquille. Arrivé en janvier 2020, le directeur de Luxport a vu la fréquentation du port de Mertert reculer de 11% par rapport à son niveau de 2019, soit une baisse de 500.000 tonnes de marchandises. Un phénomène directement lié aux conséquences de la pandémie de covid-19 et son impact sur le principal client du site: ArcelorMittal.
Au cours des onze premiers mois de 2020, les exportations de produits sidérurgiques ont reculé de 5,6%, tandis que les importations de ferraille pour les différents sites du géant mondial de l'acier ont baissé de 26,9%. Des chiffres qui s'expliquent notamment, selon le ministère de la Mobilité, par la demande moindre de l'industrie automobile, contrainte de réduire la voilure pendant plusieurs mois en 2020.
Même tendance en ce qui concerne le trafic passagers sur les voies navigables qui se serait effondré à hauteur de «90%» l'an passé, selon les données publiées fin novembre par Adina Valean, commissaire européenne aux Transports. Une réalité que les autorités européennes entendent inverser en promouvant les investissements dans de nouveaux bateaux, dotés de motorisation plus respectueuse de l'environnement. Au Luxembourg, le gouvernement finance à hauteur de 30% les modernisations des navires.
Selon les plans de Bruxelles, la part du transport fluvial devrait prendre de l'importance à l'avenir et représenter, dans des pays tels que l'Allemagne ou la Belgique, 40% des marchandises transportées. Contre 7,5% à l'heure actuelle au Luxembourg et 2,3% en France. Solution imaginée pour désengorger les routes, le potentiel de ce mode de transport pourrait se révéler colossal. Car les cinq principaux ports maritimes de l'UE - Rotterdam, Anvers, Hambourg, Amsterdam et Marseille - sont tous reliés aux voies navigables intérieures, ce qui pousse la Commission européenne à estimer que «le potentiel de ce mode de transport n'est pas pleinement exploité».
Selon l'exécutif européen, les émissions de CO2 et la consommation de carburant des bateaux circulant sur les fleuves de l'UE ne représenteraient qu'un tiers de ceux du transport routier. Sans compter l'efficacité énergétique puisqu'un seul porte-conteneurs peut empêcher l'équivalent de 200 camions. Raison pour laquelle le ministère de la Mobilité estime qu'«une extension des installations dans le port de Mertert» permettrait une meilleure exploitation, «plus sûre et plus écologique», des voies navigables au Luxembourg.
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