Le Meco décidé à lever le voile sur le projet Google
Le Meco décidé à lever le voile sur le projet Google
Nouvel épisode dans le conflit qui oppose le gouvernement au Mouvement écologique (Meco) sur l'implantation d'un datacenter de Google à Bissen. Deux jours après avoir été débouté de sa demande de publication du «Mémorandum of Understanding» (MoU) par le tribunal administratif de Luxembourg, le Meco annonce faire appel de cette décision.
Dans un communiqué publié mercredi, l'association écologiste se dit non seulement convaincue qu'«une autre interprétation du dossier est tout à fait possible» mais aussi que cela se révèle «nécessaire». Avec comme arguments principaux la volonté de voir «l'intérêt général primer sur les intérêts commerciaux», la possibilité pour les citoyens de bénéficier d'«un droit d'accès aux informations» et le fait que «l'Etat de droit repose sur la transparence et un citoyen responsable».
Déposée au courant de l'été 2020, la plainte du Meco reposait sur l'impossibilité, en vigueur actuellement, d'avoir accès au MoU signé entre Google, le gouvernement et les autorités communales de Bissen. Un document que seuls les députés ont été autorisés, à huis clos, à consulter en raison de la présence «d'informations confidentielles qui permettraient aux concurrents potentiels de Google d'en déduire sa stratégie commerciale», selon Franz Fayot (LSAP), ministre de l'Economie.
Comprenez que la divulgation de ces informations au grand public pourrait remettre en question l'implantation effective du datacenter. Et donc impacter négativement l'image de start-up nation attractive pour les géants d'internet souhaitée par le gouvernement. Pour le Meco, au-delà du jugement du tribunal administratif, le combat porte donc sur la législation en vigueur au Luxembourg en ce qui concerne l'accès aux documents en possession des administrations. Un texte qui contiendrait notamment «une définition excessivement générale des règles d'exception».
Un champ plus restreint
Raison pour laquelle l'association enjoint le gouvernement à réaliser une analyse de la loi sur la prévention de l'information, deux ans après son adoption, afin d'«expliquer ouvertement, (...) si ce texte continue oui ou non à refléter l'esprit de ce gouvernement».
Pour mémoire, la loi adoptée en 2018 correspond à la transposition luxembourgeoise d'une directive européenne qui présente un champ d'application bien plus étroit que celle des pays voisins. Le législateur ayant estimé que les demandes citoyennes ne devaient concerner que des documents administratifs. Et non gouvernementaux.
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