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Le logement, nouveau levier d'attractivité des artisans
Économie 3 06.02.2020 Cet article est archivé

Le logement, nouveau levier d'attractivité des artisans

Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers sait que mobilité et prix du logement sont les deux barrières principales pour attirer de nouveaux salariés sur un marché artisanal pourtant en plein boom.

Le logement, nouveau levier d'attractivité des artisans

Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers sait que mobilité et prix du logement sont les deux barrières principales pour attirer de nouveaux salariés sur un marché artisanal pourtant en plein boom.
Photo: Anouk Antony
Économie 3 06.02.2020 Cet article est archivé

Le logement, nouveau levier d'attractivité des artisans

Maurice FICK
Maurice FICK
Avec plus de 9.400 emplois ouverts dans l'électricité, la pose de carrelages ou le jardinage, le secteur peine toujours à attirer de nouveaux talents. «Ce ne sont ni les postes, ni les salaires qui posent problème» mais bien d'autres freins, décrypte Tom Wirion, le directeur général de la Chambre des métiers, qui planche sur des réponses pour attirer mais aussi garder les salariés.

Qualifiés ou prêts à être requalifiés, une centaine de demandeurs d'emploi triés sur le volet par l'Adem seront ce jeudi après-midi face à 35 patrons artisans en recherche active non pas de «la» pépite mais tout simplement de mains. Et le «jobday artisanat» organisé à la Chambre des métiers pourrait «matcher» pour les trois quarts des candidats à en croire les retours des deux précédentes éditions annuelles. 

Mais ce ne sera qu'une bouffée d'oxygène pour les patrons des secteurs ciblés cette fois - menuiserie, jardinage, électricité et peinture en bâtiment, pose de carrelages - et l'artisanat luxembourgeois en général qui étouffe sous les demandes. Il manque 9.400 salariés pour relever leurs manches et répondre au développement des infrastructures au Luxembourg. 

Parmi les 88.100 salariés qui travaillent dans les nombreux secteurs de l'artisanat, la moitié vivent hors des frontières du pays. Mais nombreux sont ceux qui «se plaignent d'une qualité de vie moindre», affirme Tom Wirion. Le problème majeur des frontaliers étant leur «immobilité» sur les autoroutes et routes qui les mènent avec grandes difficultés tous les matins vers le Luxembourg. 

La piste sur laquelle planchent actuellement Chambre des métiers et Adem consiste à aller chercher des travailleurs dans des viviers plus éloignés, comme cela a été le cas en 2019, au Maroc par exemple. Mais surgit alors aussitôt le souci premier du logement.

Petits et grands patrons d'entreprise ne sont pas logés à la même enseigne mais pourraient bien trouver une issue à ce problème crucial pour mettre un argument de poids dans la balance du recrutement. 

«Nous sommes en train de réfléchir à des modèles de financement pour permettre à toutes les entreprises qui trouveraient des profils intéressants qui devraient venir habiter au Luxembourg de pouvoir offrir, en plus d'un salaire, un logement», assure Tom Wirion.



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