Le leasing va devoir passer au vert
Le leasing va devoir passer au vert
«L'avantage fiscal lié aux voitures de société ne sera plus accordé qu'aux véhicules tout électriques.» En une phrase, début juin, le ministre de l'Energie, Claude Turmes (Déi Gréng), avait fait vrombir tout le secteur automobile. A peine sortis de la crise, les concessionnaires voyaient une des principales motivations de leurs ventes se réduire comme peau de chagrin. Depuis le ministre écolo avait quelque peu tempéré ses propos, mais sans doute la récente déclaration de Pierre Gramegna (DP) va-t-elle freiner la colère du secteur qui emploie quelque 5.000 salariés.
Ainsi, le ministre des Finances ne cache plus que la prochaine réforme fiscale fera bien écho aux objectifs affichés dans le cadre du plan national en matière d'énergie et de climat (PNEC). Mais, dans une réponse parlementaire adressée à Serge Wilmes (CSV), le "grand argentier" précise aussi que la révision de l'avantage en nature des véhicules de fonction se fera, effectivement, pour promouvoir davantage l'électromobilité, mais ni exclusivement ni immédiatement au profit de ce seul type de motorisation.
Pour les détails, patience. Pierre Gramegna, qui doit déjà gérer un budget national bouleversé par la crise du covid, présentera à l'automne «une réforme des critères environnementaux du secteur du leasing traditionnel». Et le but en sera toutefois clair : «Rendre l'utilisation des véhicules 100% électriques plus attractive». Car si pour l'heure ces modèles ne représentent qu'à peine 2% des immatriculations, le gouvernement entend clairement freiner les achats de motorisations essence ou diesel.
A ce titre, le marché du véhicule de fonction constitue, aux yeux du ministre des Finances, «un levier important dans le domaine de l'électrification du parc automobile». Il est vrai que sur dix véhicules achetés au Luxembourg, quatre sont destinés aux entreprises basées au Grand-Duché qui les mettent à disposition de leurs employés. La voiture constituant un élément-clé du recrutement, via le package proposé aux salariés. Pour le gouvernement, il est donc important qu'à travers les règles fiscales à venir les entreprises «participent activement à l'effort collectif dans le domaine de la protection du climat».
Pour les détails des mesures, Pierre Gramegna entend rencontrer dans les semaines à venir les représentants du secteur automobile. Mais nul doute qu'entre la chute des ventes enregistrée avec la fermeture des garages, et l'application de nouvelles normes environnementales pour la taxation des véhicules pour le 1er janvier prochain, l'accueil de la profession risque d'être froid.
Et Pierre Gramegna de rappeler au passage que l'Etat n'a pas manqué d'aménager des mesures de soutien utiles au secteur ces derniers mois : «comme par exemple le régime du chômage partiel, le régime d'aides remboursables et non remboursables pour petites et moyennes entreprises et indépendants en difficulté ou encore le régime d'aides temporaires pour le commerce de détail en magasin». Il a même été décidé de doubler la prime accordée aux consommateurs pour l'achat d'une voiture 100% électrique (comme pour les vélos). Le coup de pouce s'élevant désormais à 8.000 euros.
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