Le dossier Fage suscite toujours des inquiétudes
Le dossier Fage suscite toujours des inquiétudes
(ER) - Quelle consommation d'eau? L'Etat peut-il refuser l'implantation de l'usine? Est-il possible de racheter le terrain? Le projet d'implantation de l'usine de yaourt à Bettembourg pose de nombreuses questions et les politiques n'échappent pas à ces interrogations.
Les ministres Carole Dieschbourg (Déi Gréng, Environnement) et Franz Fayot (LSAP, Economie) ont évoqué ce dossier «bouillant» ce jeudi devant les députés. «Il s'agit d'un projet d'une envergure énorme et d'ancienne génération», a lancé d'emblée la ministre de l'Environnement. Pour l'élue des Verts, «la consommation des ressources naturelles n'était pas encore analysée comme c'est le cas aujourd'hui» au moment de l'élaboration du projet.
Après l'enquête commodo-incommodo à laquelle ont pris part les communes et les citoyens, le dossier va à nouveau être traité par les ministères de l'Environnement et de l'Economie. Carole Dieschbourg a rassuré les députés que le dossier sera suivi au sein de son administration de manière très intense. Au cours des prochaines semaines, les services des deux ministères vérifieront que l'entreprise grecque respecte la réglementation luxembourgeoise et remplit tous les critères de faisabilité.
«Réduire le niveau de nuisance»
Du côté de l'opposition, les députés CSV ont souhaité aborder les conséquences environnementales de l'arrivée de Fage au Grand-Duché. La production annuelle de 80.000 tonnes de yaourts grecs nécessitera une consommation d'eau importante. Et les députés de craindre une dégradation de la qualité de l'eau potable et un approvisionnement limité de la région.
«Ma priorité est de garder un niveau élevé de la qualité de l'eau et d'assurer qu'il n'y aura pas d'incidences sur les eaux. Le but étant de réduire au minimum le niveau de nuisance», a encore précisé Carole Dieschbourg.
Alors que l'Etat a cédé pour 30 millions d'euros le terrain sur lequel devrait être construite l'usine, les députés ont évoqué la possibilité de racheter le site au cas où Fage ne s'implanterait pas pour une raison ou une autre au pays. Selon l'ancien ministre de l'Economie, Etienne Schneider, les autorités pourraient racheter le terrain au prix de vente (tout en y ajoutant l'index). Une éventualité balayée par Franz Fayot.
Alors que la Cour des comptes enquête actuellement sur les conditions de cession des 30 hectares de la zone Wolser au groupe grec, les zones d'ombre demeurent importantes dans ce dossier. Pour rappel, le groupe Fage a fait part de son intention de s'implanter au Luxembourg en... 2016.
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