Le chômage partiel sort du mode «crise covid»
Le chômage partiel sort du mode «crise covid»
Pour les partenaires sociaux réunis, jeudi, au sein du Comité de conjoncture, les 3.676 demandes approuvées de recours au chômage partiel pour juin ont une saveur particulière. Un parfum de crise qui s'estompe. En effet, les sociétés qui désormais déposeront un dossier pour bénéficier de la couverture de 80% des rémunérations de leurs salariés devront se référer aux mêmes modalités que début 2020. Du temps où le covid n'était pas encore venu bouleverser l'économie du pays.
Il en est ainsi fini, à compter du 30 juin, du régime d'exception qui avait été mis en place dès mars 2020, puis modifié en juillet. Le «chômage partiel structurel, simplifié» a vécu. Désormais, l'Etat estime que les entreprises ont eu tout le temps nécessaire pour s'organiser et envisager la reprise d'une activité adaptée au nouveau visage de leurs marchés respectifs. Ce qui semble être le cas au vu du nombre décroissant des demandes d'aides soumises au Comité de conjoncture ces derniers mois. Rien qu'entre mai et juin, ce chiffre a diminué de près de 300 cas. Passant de 4.061 à 3.709 entreprises requérantes, et de fait de 31.342 salariés couverts à 27.030.
Ainsi, pour bénéficier du paiement par l'Etat de 80% de la rémunération des salariés en activité réduite, les entreprises devront justifier d'une des quatre circonstances de base. A savoir : structurelles, conjoncturelles, lien de dépendance et cas de force majeur. C'est d'ailleurs ce dernier mode qui a permis à plusieurs sociétés du secteur de la construction de bénéficier du chômage partiel de la mi-mai à fin juin. En effet, malgré un carnet de commandes conséquent, certaines font face à de telles pénuries d'approvisionnement en matières premières qu'il leur est impossible de travailler.
Avec ce «retour à la normale» annoncé pour le chômage partiel, les entreprises ne vont-elles pas perdre une béquille qui leur était encore nécessaire pour ne pas tomber? Côté syndical, la réponse est non. Ainsi, pour le LCGB, il est «évident que personne n'a d'intérêt à voir des sociétés fermer. Donc si l'on sent que l'heure n'est finalement pas à la reprise, on adaptera le dispositif d'aide comme cela s'est passé au fil des mois de cette période si particulière», (r)assure le président du LCGB, Patrick Dury.
Même tonalité du côté de Stefano Araujo, représentant OGBL au sein du comité de conjoncture : «Le chômage partiel est un instrument pour que les entreprises puissent continuer à disposer de leur main-d'oeuvre, des qualifications qui leur sont indispensables pour redémarrer. Evidemment qu'il n'y aura pas de miracle au 1er juillet et que soudainement toute l'économie va redémarrer comme avant; il faudra donc bien toujours accompagner les structures encore en difficulté».
Et syndicats, patronat et ministères s'accordent sur un point : il faut maintenir une «phase de vigilance accrue» notamment vis-à-vis des secteurs fragiles comme l'hôtellerie-restauration ou l'événementiel. «Pour ces domaines, comme d'autres, il est plus que temps de réfléchir avec les fédérations ou au niveau des entreprises elles-mêmes à la signature de plan de maintien dans l'emploi», estime Robert Fornieri du LCGB qui craint «de la casse sans cela».
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
