Le chômage partiel étendu jusque fin 2020
Le chômage partiel étendu jusque fin 2020
Le chômage a explosé en avril, et le ministre du Travail Dan Kersch (LSAP) n'a pas caché, mercredi, qu'il s'attendait encore à voir le nombre de demandeurs d'emploi augmenter dans les mois à venir. Il faut s'attendre à des licenciements, les bacheliers et les étudiants qui passent leurs examens bientôt arriveront sur un marché du travail difficile donc... Donc le taux record de 7,2% de taux de chômage du Luxembourg pourrait bien être dépassé sous peu.
Et pourtant, c'est un vice-Premier ministre socialiste «relativement satisfait» qui a pris la parole à l'heure d'exposer sa participation au plan de relance dévoilé quelques heures plus tôt par Xavier Bettel. Si Dan Kersch n'a pas la mine sombre, c'est qu'il constate que le pays a bien réagi et dans un temps record en introduisant des mesures de chômage partiel qui ont évité que la crise sanitaire ne se transforme en drame social. De quoi éviter, selon ses propres mots, «une vague de chômage».
Il est certain que les dispositifs, validés par syndicats et patronat, dès la mi-mars ont été salvateurs pour nombre d'entreprises et donc de salariés. Il n'y a qu'à apprécier les chiffres énoncés: déjà 725 millions d'euros d'avances de salaires accordées, 32.000 demandes reçues, 14.703 entreprises bénéficiaires de ce soutien pour assurer quelque 320.000 salaires. Plus qu'une bouffée d'air, une véritable bouée de sauvetage.
Et même si l'état de crise ne devrait pas dépasser le 24 juin, le gouvernement a entendu la voix des syndicats qui, cette semaine encore, lui demandait de prolonger l'assistance du chômage partiel au-delà de cette date. Ce sera fait et même jusqu'à fin décembre 2020, et «cela sans que nul ne touche moins que le salaire minimum», s'est engagé le gouvernement. En son temps, le Premier ministre avait promis une main tendue «coûte que coûte», voilà qui se traduit largement.
Licenciements sous bonne garde
Pour bien faire, Dan Kersch promet des demandes de chômage partiel facilitées. Même si elles resteront toujours soumises à la validation du comité de conjoncture. Mais l'administration devrait alléger un peu plus encore ses procédures et plus particulièrement pour les sociétés de moins de 25 salariés. Une simplification accompagnée de flexibilité, a bien insisté le ministre. Rappelant au passage aux salariés comme aux employeurs que le chômage partiel pouvait être pris à l'heure, à la demi-journée, à la journée, à la semaine, au mois...
Si la santé de nombre d'entreprises va tarder à se remettre des semaines passées sans activité ou avec des pertes substantielles de contrats, le ministre du Travail a prévenu qu'en matière de licenciement, l'Etat se montrerait toujours rigoureux sur le respect des règles. Ainsi, les entreprises qui auront reçu des aides publiques pour surmonter cette crise ne sauraient se séparer de plus de 25% de leur effectif. Maximum. Grand maximum, même prévient un Dan Kersch.
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