La voiture connectée, cette nouvelle manne financière?
La voiture connectée, cette nouvelle manne financière?
Le Luxembourg est prêt à prendre sa part du lion dans le secteur de l'automobile autonome connectée. C'est ce que semblent expliquer Etienne Schneider (LSAP), ministre de l'Economie et François Bausch (Déi Gréng) son collègue de la Mobilité, lors d'une réponse à une question parlementaire publiée mercredi.
Tous deux ont rappelé que la branche générait pas moins de 82,9 milliards de dollars (74 milliards d'euros) de recettes, citant une étude publiée en avril 2018 par le Bundesverband Digitale Wirtschaft (BVDW) et Accenture. Ledit document estime par ailleurs à «13 % le taux de croissance annuel composé du marché» pour les trois prochaines décennies, pour atteindre 4.513,6 milliards de dollars (5.090 milliards d'euros) d'ici 2050.
Une manne pour le Luxembourg donc, qui a fait du domaine l'une de ses niches économiques d'avenir, malgré quelques retards à l'allumage. Alors que la France et l'Allemagne avaient en mars 2017 lancé une zone de test de 70 kilomètres entre la Sarre et la Lorraine, pour entre autres expérimenter des véhicules autonomes et connectés sur route, et tester la communication entre les voitures via la 5G, le pays n'avait rejoint le duo qu'en septembre de cette même année.
Désormais, la nouvelle zone d'essais en matière de conduite autonome et connectée, présentée il y a quelques jours à Schengen passe également par le centre et le sud du Grand-Duché.
De nouvelles formes de mobilité
Pour François Bausch, ce projet est l'occasion de faire avancer la mobilité du 21e siècle sous l'ère digitale et de créer de nouvelles formes de mobilité.
Au sommaire des projets concrets qui devraient être lancés sur ce «site expérimental transfrontalier», celui du «5G Cross Border Control» (5GCroCo), qui vise à tester en grandeur nature la mobilité connectée sur un parcours de 206 km reliant Metz-Thionville-Schengen, Merzig et Sarrebruck.
Concrètement, le programme sur la génération et la diffusion en temps réel de cartes en haute définition et sur l'évitement anticipé de collisions, à travers notamment la reconnaissance des panneaux de signalisation et l'utilisation des réseaux mobiles des trois pays.
Doté d'un budget de 17 millions d'euros, 5GCroCo compte 24 partenaires européens dont Post et SEC Consult pour le Luxembourg, aux côtés des Allemands Siemens et Volkswagen, du Suédois Ericsson ou encore de PSA et Renault.
Les centres de recherche appliquée luxembourgeois, Luxembourg Institute of Science and Technology (List) et l'Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l'Université du Luxembourg sont aussi embarqués dans des projets pilotes paneuropéens intégrant 5G et mobilité. Comme 5G-MOBIX - dédié à la coopération en matière de 5G pour la mobilité connectée et automatisée - ou encore le programme 5G-DRIVE, dont l'objectif est de tester et de valider l'interopérabilité entre les réseaux 5G de l'UE et de la Chine.
Technologie dangereuse?
Les projets 5G s'inscrivent également dans le plan gouvernemental en matière de communications mobiles, une des grandes priorités du gouvernement Bettel, et de stratégie digitale du pays.
Cependant, le déploiement de la technologie, n'est pas du goût de tous. Une pétition a même été lancée pour l'interdire sur le territoire luxembourgeois, au motif que la technologie nuirait à la santé. «Il n'est pas acceptable que notre santé soit exposée et sacrifiée au nom du progrès technologique ou, que notre santé soit tout simplement sacrifiée au nom d'une course absurde pour savoir qui sera le premier à adopter une nouvelle technologie sans au préalable en avoir étudié et examiné les conséquences de celle-ci sur son environnement», avait ainsi estimé son auteur.
Ce dernier faisait d'ailleurs référence à un appel signé en septembre 2017 par 170 scientifiques de 37 pays qui mettaient en garde contre les effets potentiels sérieux de la 5G contre la santé.
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