La solidarité pour les restaurateurs s'organise en ligne
La solidarité pour les restaurateurs s'organise en ligne
Le lundi 1er juin apparaît comme le bout du tunnel. A cette date, les bars, cafés et restaurants du pays devraient rouvrir leurs portes. Du moins, si les «chiffres des contaminations le permettent», soulignait début mai le Premier ministre. Soit au total, près de trois mois de fermeture avec comme conséquence principale une absence complète de revenus.
Conformément à l'appel général à la solidarité lancé dès le mois de mars, plusieurs initiatives ont vu le jour pour permettre aux commerces et quelque 2.800 acteurs de l'Horeca de survivre au virus. Que ce soit au niveau sectoriel avec le projet de la CLC Kaaft Lokal ou au niveau communal avec le site lancé par la ville de Dudelange maindiddeleng.lu. Point commun entre ces plateformes, elles proposent des bons d'achat à payer maintenant et à échanger plus tard, lors de la reprise. Leur objectif: apporter dès à présent un peu de liquidités aux commerçants afin de leur éviter la noyade.
A ce jour, seule une plateforme s'adresse exclusivement aux entreprises du secteur de la gastronomie. Baptisée LuxFoodHall.lu, celle-ci a été lancée début mai, fruit de la collaboration entre l'asbl Hungry Days in Town et le studio Quattro Creative. Cette «place de marché» virtuelle recense ainsi une vingtaine de «restaurants, producteurs et commerces de bouche du Luxembourg». Du Café des Capucins à l'étoilé Les Jardins d'Anaïs, en passant par le marchand de vins Winebrations, les internautes peuvent ainsi s'offrir des menus, coffrets ou produits d'épicerie à récupérer plus tard.
Voyant plus loin que la crise actuelle, le site bénévole tend à «offrir une visibilité en ligne à un secteur qui ne s'intéresse que peu aux stratégies digitales», selon les mots de Giovanni Farinella, cofondateur du site. Une présence sur Internet à l'instar de la plateforme du ministère de l'Economie Letzshop.lu pour les commerces. Ainsi, bien plus qu'une simple solidarité, «c’est un geste pour l’avenir», précise ce passionné de gastronomie. En d'autres termes, une nouvelle manière de penser la restauration.
Une activité en recul de 90%
Car si cafetiers et restaurateurs se préparent à lever le rideau d'ici quelques semaines, peu de chances que le retour à la normale soit immédiat. «Les gens ne vont pas se ruer dans les restaurants dès leur réouverture», estime Giovanni Farinella, évoquant la crainte persistante d'une seconde vague d'infections. Et avec des mesures de distanciation sociale toujours de vigueur, «les restaurateurs ne pourront pas faire salle comble». Le site permettra alors d'offrir «un revenu additionnel» à un secteur en difficulté.
D'autant plus que depuis le début de la pandémie, l'Horeca est touché de plein fouet. Selon ses dernières données, le Statec chiffre ainsi le recul de l'activité de l'hôtellerie-restauration à 90%. Au total, ce ne sont pas moins de 81% des employés du secteur qui se trouvaient au chômage partiel au mois d'avril.
Face à ces difficultés, le secteur pourrait avoir des difficultés à s'en relever. Car si les principales communes du pays ont annoncé renoncer aux loyers des locaux leur appartenant, les professionnels du secteur doivent toujours faire face aux frais fixes, tels que l'eau, l'électricité ou les télécommunications. Mi-avril, le président de l'Horesca Alain Rix alertait ainsi que près d'une entreprise sur cinq risquait alors de mettre la clé sous la porte.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
