La rupture annoncée entre BIL et Luxair fâche l'OGBL
La rupture annoncée entre BIL et Luxair fâche l'OGBL
Si aucune échéance n'a encore été dévoilée, la volonté de quitter Luxair est présente du côté de la Banque internationale à Luxembourg (BIL). Annoncée par la voix de son président, Luc Frieden, sur les ondes de 100,7 la semaine dernière, ces propos ont ensuite été nuancés en début de semaine par l'entreprise dans un communiqué.
Pour l'heure, le retrait de la BIL du capital de Luxair reste donc seulement «envisagé», et reposera sur les acquéreurs potentiels qui se présenteront. Si la banque assure que «le développement de l'économie nationale est au cœur de [son] activité», elle ne cache pas que ses investissements dans le secteur du transport aérien «ne font pas partie de ses activités stratégiques».
Actionnaire à hauteur de 13,14%, la BIL, qui assure qu'aucune décision n'est prise, indique qu'«une telle vente ne pourrait avoir lieu que si un partenaire fiable et solide était trouvé, en accord et en alignement avec les autres actionnaires». Ces derniers ne sont autres que l'Etat, majoritaire avec 39,05% des parts, la Spuerkeess (21,81%), Delfin (13 %), la compagnie Luxair (10 %), Luxair Finance (2,86 %) et d'autres actionnaires (0,14 %). A noter que l'Etat luxembourgeois dispose d'un droit de préemption sur les actions du groupe Luxair.
Une surprise pour l'OGBL
L'annonce de la BIL en a surpris plus d'un, et notamment les partenaires sociaux. Ainsi, l'OGBL indique dans un communiqué publié ce mercredi que «ni le syndicat ni ses représentants du personnel chez Luxair n'ont à aucun moment été informés de l'éventualité d'une telle décision». Une surprise, donc, qui étonne et qui indigne.
Et pour cause, Luxair, qui a récemment célébré le 60e anniversaire de son premier vol, a été durement touchée par la pandémie, au même titre que l'ensemble de l'industrie du voyage. En 2020, la société a clôturé l'année avec une perte nette de 154,9 millions d'euros.
Cette crise a débouché, dans le cadre d'une tripartite sectorielle, sur un plan pour Luxair, prévoyant le maintien de tous les emplois, ainsi que la renonciation aux augmentations de salaires convenues collectivement pendant une période de trois ans. Ce plan de maintien de l'emploi court jusqu'à fin 2023. Par conséquent, «une sortie anticipée de l'un des actionnaires avant la fin de ce délai serait tout simplement inappropriée, irresponsable et irrespectueuse envers l'entreprise traditionnelle luxembourgeoise et ses quelque 3.000 salariés», avance l'OGBL
L'Etat au secours de Luxair?
Dans son communiqué, le syndicat appelle donc les actionnaires à prendre leurs responsabilités. Dans le cas où la BIL se décidait malgré tout de vendre sa participation de 13,14%, «l'OGBL exige que l'Etat luxembourgeois assume l'entière responsabilité et reprenne ces actions sans condition», fait savoir le partenaire social.
Pour l'OGBL, «rien ne peut justifier que le gouvernement évite de soutenir pleinement un secteur économique qui, contrairement au secteur bancaire auquel appartient la BIL, est en réalité en crise».
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