La reprise belge meilleure que prévu
La reprise belge meilleure que prévu
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - Les chiffres peuvent affoler. Le déficit total de la maison Belgique s’élevait l’an dernier à 21,2 milliards d’euros. Soit 4,14 % du produit intérieur brut (PIB). La dette publique, elle, explose à 581 milliards d’euros. Là, on approche les 120% du PIB. Mais la Belgique s’attendait à... bien pire.
Ainsi en dépit de tous les scénarios catastrophes esquissés durant les phases précédentes de la crise sanitaire, l’économie dûment soutenue par les différentes aides gouvernementales a tenu le coup. Jusqu'ici. Car il est écrit qu’en 2022, la reprise devrait ralentir alors que l'inflation galope. Quant à la croissance qui avait atteint 6,1% du PIB en 2021, elle devrait se dégonfler de moitié. Le déficit public se stabilisera à 3,2% en 2022 (contre 9,1% en 2020 et 6,3% en 2021).
Verdir le pays
Dans un tel contexte, le moindre sou reste le bienvenu. Pourtant, la Belgique devra se contenter de moins qu'attendu. A la fin 2020, 5,925 milliards d’euros lui étaient promis par l'Europe. Aujourd'hui, elle s’attend à recevoir un milliard en moins, en raison de sa relative bonne santé économique. L'aide européenne profite en priorité aux plus fragiles.
Avec cet argent, la Belgique entend financer quelque 70 projets qui tiendront lieu d’axes à la reprise de son économie. Le gouvernement De Croo y ajoutera 328 millions d’euros pour des chantiers non retenus par la Commission européenne, parmi lesquels on trouve la rénovation du palais de justice de Bruxelles – un véritable serpent de mer - et du Cinquantenaire ; ou l’amélioration de la lutte antidrogues au port d'Anvers.
L’argent européen servira également à verdir le pays. Bruxelles doit réformer ses primes énergie/rénovation et multiplier les bornes de recharge pour les véhicules électriques. Un plan d’investissement fédéral sera lancé dans un réseau de transport d’hydrogène et de CO2. Il est question aussi de projets à hydrogène en Wallonie et en Flandre, de la création d’une autorité des données de santé publique ou encore de la finalisation de la mise aux enchères des fréquences 5G.
De verdissement, il en est a fortiori question en Wallonie où le plan stratégique régional élaboré dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) vient de recevoir la bénédiction européenne. Le 1,86 milliard d’euros promis doit permettre d’aller vers une agriculture plus durable, accessible aux jeunes, soucieuse de la biodiversité tout étant capable de donner des revenus équitables aux travailleurs de la terre.
Les associations qui ont défendu cette vision pointent toutefois les désaccords entre les partis au pouvoir quant aux objectifs et priorités de la future PAC. Parmi les mesures concrètes, on retiendra toutefois une aide forfaitaire de 70.000 euros à la reprise ou à la création d’une exploitation agricole par un jeune ; ou l'affectation d’aides autrefois destinées à l’élevage bovin vers les éco-régimes.
Pour l’écologiste et ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier, « le plan vise à aider une agriculture plus verte et plus familiale par toute une série de mesures accessibles. On songe au maillage écologique, soutenu à raison de 4 % de la surface, auquel on peut ajouter d’autres conditionnalités». Les environnementalistes espéraient beaucoup mieux.
Des aides devraient également aller aux zones inondées en région liégeoise. Les dégâts avoisinent les deux milliards d’euros et une partie des victimes ne sont toujours pas relogées. Mais il ne suffira pas de réparer le matériel. Des moyens seront nécessaires pour réconcilier l’homme et la nature, en rendant leur place aux rivières.
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