La philanthropie poursuit sa marche en avant
La philanthropie poursuit sa marche en avant
Doublement des plafonds de déductibilité, création de la Fondation de Luxembourg et simplification des procédures d’autorisation: ce jeudi-là, le 22 mai 2008, dans son discours sur l'état de la Nation, le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, donne un coup de fouet à un mouvement entamé par les grandes familles de l'acier à la fin du XIXe siècle au service de l'intérêt général.
Jusque-là, expliquait récemment la directrice générale de la Fondation de Luxembourg (FdL), Tonika Hirdman, «il y avait une approche collectiviste de la philanthropie et les sources de financement du progrès social étaient vues comme relevant davantage de l'Eglise ou de l'Etat.»
Presque dix ans plus tard, la FdL, créée à l'initiative de l'Etat et de l'Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, continue d'affirmer «son rayonnement européen», dit le rapport annuel publié aujourd'hui.
La FdL regroupe 73 fondations, majoritairement nées de résidents du Luxembourg (47%), de Belgique (16%) et de France (15%) ou d'Allemagne (12%), le plus souvent des privés (89,7% contre 10,3% de sociétés).
Reconnaissance unique en France
«Soucieuse de les accompagner dans les meilleures conditions, la Fondation de Luxembourg a eu récemment la satisfaction d'être reconnue comme fondation d'utilité publique chez notre voisin français, statut qu'en tant que fondation abritante, elle est la seule à avoir», s'est félicité le président du Conseil et membre luxembourgeois de la Cour des comptes européennes, Henri Grethen. «Cela offre aux résidents français de nouvelles perspectives de dons et de legs, accroissant ainsi l'attractivité de la philanthropie luxembourgeoise.»
Grâce à ces 140 millions d'euros d'actifs dédiés à l'intérêt général, 28 millions d'euros ont été investis dans 156 projets dans cinq grands thèmes: la pauvreté et la cohésion sociale (44,2% des projets), la santé et la recherche (22,4%), la culture et la diversité (16%), l'éducation universelle (12%) et la biodiversité et le changement climatique (5,1%).
En moyenne, la donation a été en 2017 de 45.000 euros par projet.
- En collaboration avec l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, la Fondation Alijul sensibilise des femmes du Zimbabwe à la prévention du sida.
- La Fondation ESPOIR s'est associée sur cinq ans avec l'UNICEF et des communautés locales pour mettre fin aux mutilations génitales féminines en Ethiopie.
- La Fondation Linckels-Voss tente de protéger et d'éduquer les enfants vulnérables des bidonvilles de Rio de Janeiro.
Avec trois millions d'euros chacune, l'Afrique et l'Europe sont désormais «à égalité». 1,46 million sur 6,7 l'an dernier ont même été dépensés au Luxembourg, comme la Fondation Pierre Werner pour soutenir des projets de recherche sur l'Europe à l'université de Luxembourg, ou comme la Fondation PRAIRIAL qui multiplie les soutiens à des incubateurs et projets innovants dans le domaine de l'économie sociale et solidaire de la Grande Région.
Savoir faire et faire savoir
Depuis sa création, la FdL poursuit son travail d'évangélisation à la fois pour susciter de nouvelles vocations et pour jouer son rôle auprès des autorités. Elle a organisé une série d'événements sur la place des femmes dans la philanthropie, sur l'entrepreneuriat social ou le rapport des «Millenials» à la philanthropie.
La Fondation de Luxembourg a également pris part au Forum mondial des convergences à Paris, organisé par les Nations unies, ou aux événements du réseau «Transnational Giving Europe».
La FdL a renouvelé la collaboration avec la Luxembourg School of Finance pour former en deux jours une trentaine d'étudiants en master de gestion de fortune à la philanthropie.
Et elle rêve sans trop le dire d'attirer à elle ces fonds de private equity qui cherchent à investir responsable.
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