La Chambre de commerce veut des dépenses prudentes
La Chambre de commerce veut des dépenses prudentes
(AA) - Les caisses sont pleines et les risques nombreux. Ce message a été martelé à la Chambre de commerce (CC), ce jeudi. Si les dépenses dépassent la barre des 20 milliards d’euros en 2020, plusieurs épées de Damoclès planent au-dessus du Grand-Duché, selon Carlo Thelen, le président de l'organisme.
Craintes à l'international, d'abord, avec la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et les suites incertaines du Brexit. Risques au Luxembourg ensuite, où le marché de l'emploi souffre d'un déficit chronique de main-d'oeuvre. Si le ministère des Finances mise sur un scénario de croissance optimiste, une perte d'1% de croissance causée par ces périls coûterait 1,4 milliard d'euros au pays, selon les projections de la CC.
Des menaces que Carlo Thelen résume en une formule : «l’environnement mondial est incertain». En conséquence, le gouvernement doit épargner et miser sur l'innovation.
Le vieillissement de la population est l'un des dangers abordés en détail par Carlo Thelen. Il pourrait en coûter 12,9% du PIB dans les 50 prochaines années, selon les évaluations de la CC qui se base sur les prévisions de la Commission européenne et les extrapole jusqu'à 2070. Soit le plus fort taux de dépense de l'UE.
Autant de «risques» que la Chambre de commerce aimerait contrer par des mesures d’épargne telles qu'un «plafond des dépenses» pour l'Etat, et des dépenses «d'avenir» dans le Fonds souverain intergénérationnel. L'Allemagne a déjà opté pour la première, le gouvernement fédéral ne pouvant faire voter un budget en déficit. La seconde mesure impliquerait d'augmenter les versements consentis au fonds, passant de moins d'1% du PIB aujourd'hui à «3% d’ici 2070».
Une rigueur budgétaire qui n'est pas synonyme d'austérité. Si Carlo Thelen pointe la hausse «particulièrement dynamique de 73% entre 2010 et 2020» des dépenses de l'Administration centrale, il plaide également pour des investissements dans le domaine stratégique de la digitalisation, à même d'«augmenter la productivité» du pays et de «favoriser les innovations».
Hasard du calendrier, le gouvernement publiait une étude du TNS-Ilres, mercredi, montrant que le phénomène de digitalisation est globalement bien perçu par les résidents.
