La Chambre de commerce remet en cause l'index
La Chambre de commerce remet en cause l'index
(pj avec Marlene BREY) A lui seul, le titre de la dernière prise de parole du directeur général de la Chambre de commerce du Luxembourg (CCL) suffisait à donner le ton : «En 2022, les entreprises tiendront-elles le coût ?» Aucune faute d'orthographe à reprocher à Carlo Thelen et ses équipes : c'est bien d'argent qu'il allait être question. Et la réponse tient, à en croire l'intéressé, à un ''oui, si...''
En effet, même si «sortie de crise» et «reprise de l'activité» font partie des termes récurrents ces derniers mois, la situation reste encore particulièrement délicate, avec toujours ce covid venant perturber une franche relance économique au Grand-Duché comme ailleurs. Et ce n'est pas là qu'une question sanitaire ou de CovidCheck, au nom des adhérents à la Chambre Carlo Thelen rappelle aussi volontiers que les charges pesant sur les entreprises ne cessent de grimper en flèche. Avec comme premier aiguillon : le fameux index des salaires.
Ainsi, la hausse automatique des rémunérations (des traitements, des pensions aussi) en fonction de l'inflation constituerait pour le secteur commercial un point négatif pour garantir la compétitivité du Luxembourg. Pas simple en effet pour les sociétés d'amortir la hausse généralisée de 2,5% de l'ensemble des salaires versés à leurs salariés, comme cela a été déclenché encore en octobre dernier. Aussi Carlo Thelen n'y va pas par quatre chemins, demandant d'en finir avec ce «fardeau supplémentaire» que constituerait l'actuel mécanisme de compensation.
D'ailleurs au passage, le directeur de la Chambre de commerce souligne ce qui peut apparaître comme une inégalité dans le système de l'index : «2,5 %, c'est beaucoup plus si vous gagnez 10.000 euros par mois que si vous en gagnez 2.000...» Aussi, comme à titre personnel Carlo Thelen l'avait suggéré sur son blog cet été, la CCL est d'avis de mettre en place «un indice des prix à la consommation national durable». Une formule qui exclurait du panier de calcul les produits d'origine fossile (les carburants donc) dont la flambée des cours pèse fortement sur la reprise de l'inflation ces derniers mois.
La Chambre serait même favorable à l'introduction d'un régime distinct pour les ménages les plus en difficulté. En augmentant, par exemple, la subvention pour les frais de subsistance versée par l'Etat. Un geste qui pourrait faire sens aujourd'hui, en guise de compensation à la montée des montants des factures d'énergie. Voilà justement là, un coût supplémentaire auquel les sociétés doivent faire face, cela alors même que les recettes financières ne sont pas forcément au beau fixe.
Et puis, il y a la hausse des prix des matières premières et de certains biens de consommation qui affecte forcément le business. Quand ce n'est pas la pénurie même de marchandises qui vient troubler le jeu de l'offre et de la demande (et donc les prix). Parmi les poids que Carlo Thelen et les membres de la CCL voudraient voir s'alléger figure aussi le montant élevé des baux commerciaux. Que ce soit pour les murs d'une boutique, d'un hangar ou pour un terrain, ceux-ci sont un facteur pénalisant pour le développement de nombre d'activités. La Chambre des artisans avait d'ailleurs alerté sur ce point voilà quelques mois.
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